01/03/21

COVID-19 : Les autorités sénégalaises montrent l’exemple pour la vaccination

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Le président Macky Sall et les membres de son gouvernement ont été les premiers à se faire injecter le vaccin. Crédit image: Serigne Diagne (CC BY 2.0)

Lecture rapide

  • Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr a été le premier à se faire vacciner.
  • Plus tard, c’était au tour du président Macky Sall et des membres du gouvernement de recevoir le vaccin
  • Le Sénégal veut atteindre un taux de couverture vaccinale de 80 % d’ici à 2022

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[DAKAR] Le président Macky Sall s’est fait vacciner contre la COVID-19 au Palais de la République le jeudi, 25 février dernier. Tous les membres du gouvernement de même que le président du Conseil économique, social et environnemental se sont, ensuite, fait injecter.

Le chef de l’Etat sénégalais et son gouvernement prêchent ainsi par l’exemple pour encourager les Sénégalais à se faire vacciner à la suite du ministre de la Santé et des médecins au cœur de la riposte contre la pandémie au Sénégal.

Ceux-ci avaient été les premiers à recevoir le vaccin lors du lancement, le mardi 23 février, de la campagne nationale de vaccination contre la COVID-19, une semaine après la réception d’un lot de 200 000 doses de vaccins.

“Nous voulons atteindre un taux vaccinal de 80% avant 2022. Ce qui nous permettrait d’avoir une immunité collective et de protéger la population contre le coronavirus”

Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’action sociale, Sénégal

D’après Macky Sall, il n’a pas été facile pour le Sénégal de se procurer des vaccins contre le coronavirus. « Très peu de pays africains, aujourd’hui, ont cette possibilité de faire vacciner leur population. Il a fallu beaucoup d’efforts pour en arriver là », révèle le chef de l’Etat sénégalais qui annonce l’arrivée d’autres lots de vaccins.

Lors de la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination le 23 février, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, avait loué l’option d’inscrire le Sénégal sur la liste des pays d’Afrique qui ont démarré la vaccination contre le COVID-19.

Le ministre rappelait aussi que le personnel de santé de première ligne, les personnes vivant avec des comorbidités et les gens âgés de plus 60 ans seront vaccinés en priorité pour cette première phase dite d’urgence.

« Nous voulons atteindre un taux vaccinal de 80% avant 2022. Ce qui nous permettrait d’avoir une immunité collective et de protéger la population contre le coronavirus », avait indiqué Abdoulaye Diouf Sarr.

D’après des spécialistes, une personne vaccinée peut bien contracter le virus ; mais elle dispose en ce moment-là d’une protection qui permet à son organisme de faire face à toutes les formes sévères de COVID-19.

Protection

Samba Cor Sarr, chef de la division recherche au ministère de la Santé et de l’action sociale, explique que les deux doses pourront assurer une protection d’une année environ.

« Pour le moment, dit-il, on n’a pas le recul nécessaire pour pouvoir établir le calendrier de renouvellement de la vaccination mais à l’état actuel, nous avons des projections d’au moins un an en terme d’activation du processus qui se passe dans l’organisme ».

De l’avis de Moussa Seydi, chef des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, l’arrivée de ces vaccins va limiter les décès. « Le vaccin Sinopharm est efficace à 79 % contre les formes symptomatiques. Selon des données publiées dans une grande revue scientifique, 28 jours après la deuxième dose vaccinale, 100 % des personnes qui ont participé à l’étude ont eu un taux d’anticorps neutralisant protecteurs », souligne-t-il.

Moussa Seydi en conclut donc que « le vaccin est efficace dans 100 % des cas contre les formes sévères qui sont à l’origine des nombreux morts. L’urgence est d’arrêter l’hécatombe », affirme-t-il.

Pour autant, l’avantage du vaccin ne semble pas partagé par tous. Un scepticisme est noté auprès de certains acteurs du milieu sanitaire.

Babacar Niang, médecin urgentiste et directeur de Suma Assistance, émet des doutes quant à l’efficacité du vaccin. « Je n’ai jamais vu un vaccin inventé en 9 mois. Déjà pour tester un vaccin sur des cobayes, il faudrait au moins entre 4 et 5 ans », s’étonne-t-il.

Sensibilisation

Même son de cloche pour le syndicaliste de l’enseignement moyen secondaire Dame Mbodji. Selon ce dernier, ce vaccin n’a ni plus ni moins qu’un « enjeu financier ». C’est pourquoi il annonce la mise sur pied d’un collectif « Non au vaccin de la mort ».

« Ce serait dommage que les populations ne prennent pas les vaccins », met en garde Macky Sall. Un refus des Sénégalais d’adhérer à cette campagne de vaccination « me pousserait à donner les vaccins à d’autres pays qui en ont besoin » menace le Macky Sall dont l’intervention était retransmise en direct à la télévision nationale.

En attendant des actions et autres initiatives du camp des « anti-vaccins », le gouvernement et le ministère en charge de la santé continuent les actions de sensibilisation en vue de faire adhérer les populations à cette campagne de vaccination.

Ainsi, depuis le lancement de la campagne de vaccination, la télévision nationale et certains médias mettent en exergue la vaccination de certains chefs religieux musulmans et catholiques.

A la date du 27 février 2021, 25 653 personnes avaient déjà été vaccinées sur l’étendue du territoire national. Pour rappel le Sénégal a démarré la campagne de vaccination avec les vaccins Sinopharm. Toutes les personnes s’étant déjà fait vacciner doivent prendre une deuxième dose.