10/01/22

Le variant Omicron plonge le Gabon dans sa 4e vague de COVID-19

COVID-19 testing
Des agents de santé procédant à des tests anti-COVID-19. Crédit image: World Bank Photo Collection (CC BY-NC-ND 2.0)

Lecture rapide

  • Ce variant explique l’explosion du nombre total de cas qui est passé de 1 532 à 5 054 en trois semaines
  • Ce variant a une très grande vitesse de propagation ; mais il est moins dangereux que ses prédécesseurs
  • En riposte, les autorités envisagent le lancement prochain d’une troisième dose de vaccination

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[LIBREVILLE] Depuis quelques jours, le variant Omicron, découvert il y a quelques semaines en Afrique du Sud, est présent sur le sol gabonais. La confirmation a été faite par le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong lors d’une conférence de presse le 5 janvier 2022.

« Depuis décembre 2021, nous avons enregistré une flambée épidémique qui est marquée par une augmentation des cas de COVID-19 et les examens qui ont été réalisés nous ont montré qu’il y avait la présence du variant Omicron », a-t-il expliqué.

En effet le Gabon comptait à la date du 6 janvier dernier, 5 054 cas actifs pour un total de 295 décès depuis le début de la pandémie alors que le pays ne comptait que 2 882 au 26 décembre 2021 contre 1 532 cas actifs au 22 décembre 2021.

“Si on le compare aux autres variants, on voit que sa capacité de passer d’un individu à un autre est très élevée. En Afrique du Sud par exemple, avec le variant Beta, pour atteindre 50% des cas, ils ont attendu 100 jours. Mais, Omicron, en 25 jours, a pris toutes les contaminations”

Jean Bernard Lekana-Douki, CIRMF

Avec la présence de ce variant sur son territoire, le Gabon enregistre la quatrième vague de la COVID-19. Une vague plus contagieuse, selon les autorités sanitaires, avec un taux de positivité qui atteint 31,5% ; le plus élevé enregistré depuis le début de la pandémie, disent-elles.

D’après Jean Bernard Lekana-Douki, directeur général du Centre interdisciplinaire de recherches médicales de Franceville (CIRMF), ce variant est très contagieux et représente désormais entre 20 à 25% des contaminations au Gabon.« Il va très vite. Si on le compare aux autres variants du coronavirus Sars Cov2, on voit que sa capacité de passer d’un individu à un autre est très élevée. En Afrique du Sud par exemple, avec le variant Beta, pour atteindre 50% des cas, ils ont attendu 100 jours. Avec le variant Delta, pour atteindre 85% des contaminations, ils ont également attendu 100 jours. Mais, Omicron en Afrique du Sud, en 25 jours, a pris toutes les contaminations », indique ce dernier dans un entretien accordé à SciDev.Net.

« Cela montre que ce variant va très vite et les courbes sont très impressionnantes quand vous les observez. Dans les autres pays occidentaux où ce variant est déjà présent, c’est la même chose », ajoute Jean Bernard Lekana-Douki.

Cependant, il a été constaté qu’il est moins dangereux que des variants tels que Delta par exemple. « Les travaux ont montré que là où il circule déjà depuis longtemps, au-delà du fait qu’il est très contagieux, ce variant est moins responsable des formes graves. Il est moins dangereux en termes de mortalité que certains de ses prédécesseurs », soutient le chercheur.

Troisième dose de vaccin

Face à cette quatrième vague de contaminations, la stratégie du gouvernement repose notamment sur l’administration d’une troisième dose de vaccin. Il s’agit d’une dose de rappel qui vise à renforcer les deux premières.

« C’est un rappel vaccinal. En effet, comme tous les vaccins, on fait une primo vaccination, et après, il faut un rappel. Il est établi que nous sommes aujourd’hui à la phase de rappel vaccinal. Notamment pour ceux qui ont reçu une vaccination depuis plus de six mois. Toutes les personnes ayant reçu des doses de vaccins Pfizer, Sinopharm ou Moderna sont aujourd’hui éligibles à la troisième dose », explique Marielle Bouyou Akotet, présidente du Comité national de vaccination (Copivac).

A en croire le ministre gabonais de la Santé, selon les constats faits dans d’autres pays, l’efficacité du vaccin diminue dans l’organisme au bout de 5 à 6 mois après la 2e dose. La campagne de vaccination pour cette troisième dose est prévue pour démarrer dans les jours à venir.Par ailleurs, le gouvernement prévoit de mettre en place de nouvelles mesures en faveur des personnes vaccinées. Notamment des mesures qui vont leur permettre de circuler librement dans le pays, même aux heures du couvre-feu.

Pendant ce temps, les personnes non vaccinées sont obligées, lors de certains déplacements, de présenter à la fois un test négatif et une autorisation de circuler, en particulier pour aller d’une ville à une autre.

Avant le Gabon, d’autres pays comme le Sénégal, le Niger, le Nigeria ou le Ghana avaient déjà enregistré la présence sur leur sol du variant Omicron du coronavirus responsable de la COVID-19.