01/02/21

Le variant britannique de la COVID-19 diagnostiqué au Sénégal

Covid-19

Lecture rapide

  • Des chercheurs de l’IRESSEF ont confirmé la présence au Sénégal de cette souche jugée plus dangereuse
  • La personne qui a introduit ce variant dans le pays a été identifiée et traitée, ainsi que ses contacts
  • Du fait de la proximité France-Sénégal, un médecin craint la hausse des infections dues à cette souche

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[DAKAR] Le variant britannique du SARS COV-2[1] est désormais présent au Sénégal. L’annonce a été faite le jeudi, 28 janvier, par Souleymane Mboup, directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF).

L’IRESSEF et le « MRC[2] Unit, the Gambia at LSHTM[3] », un institut de recherches basé en Gambie, sont parvenus à cette conclusion en procédant à un séquençage d’un nouvel échantillon de la deuxième vague de contaminations à la COVID-19. Mettant en évidence la présence au Sénégal du variant britannique du coronavirus, réputé plus contagieux.

Cette révélation a fait l’effet d’une bombe comme cela avait été le cas le 02 mars 2020, lorsque le pays enregistrait son premier cas positif à la COVID-19. Elle place ainsi le Sénégal dans une nouvelle incertitude, avec une vitesse de propagation plus rapide qui pourrait s’expliquer par ce variant britannique.

“Ce variant britannique représente 3,3% des infections en France et 10 % en Île de France et donc compte tenu de notre proximité avec ce pays et le nombre de vols qui quittent Paris pour Dakar, nous ne devrons pas nous étonner de voir une plus grande circulation de cette souche au Sénégal”

Boubacar Signaté, SOS Médecin Sénégal

Le risque est d’autant plus élevé qu’il y a quelques jours, de faux tests négatifs sur des voyageurs ont été signalés à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. Invité à la Radiotélévision sénégalaise (la télévision nationale), le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr, a dénoncé des fraudes au niveau des tests qui sont à l’origine de cas de Covid-19 importés. Ce qui veut dire donc que le risque d’accueillir des voyageurs avec le variant britannique demeure, surtout que celui-ci est déjà présent dans au moins 70 pays.

« Ce variant britannique représente 3,3% des infections en France et 10 % en Île de France et donc compte tenu de notre proximité avec ce pays et le nombre de vols qui quittent Paris pour Dakar, nous ne devrons pas nous étonner de voir une plus grande circulation de cette souche au Sénégal », met en garde Boubacar Signaté, médecin urgentiste à SOS Médecin Sénégal, qui appelle dès lors à la prudence.

Répartition des cas confirmés de COVID-19 au Sénégal par district sanitaire au 25 janvier 2021.

Souleymane Mboup tente cependant de rassurer quant à la circulation de ce variant au Sénégal. « Le niveau de circulation de ce variant britannique est encore très bas », indique-t-il, invitant tout le monde à respecter scrupuleusement les mesures de prévention individuelle et collective.

De leur côté, les autorités sanitaires affirment avoir une parfaite maîtrise de la situation. Mamadou Ndiaye, le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de l’action sociale assure que l’homme par qui le variant britannique est entré au Sénégal a été isolé et traité de même que ses contacts qui ont été déclarés guéris. Avant de détecter ce nouveau variant du SARS COV-2 au Sénégal, les chercheurs de l’IRESSEF et leurs partenaires avaient auparavant conclu, dans un rapport publié, il y a un peu plus de deux semaines, à l’absence des nouveaux variants dans des souches de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.

« Sur 100 échantillons, aucune mutation sur le gène spike n’a été retrouvée. En faisant l’arbre phylogénétique, les séquences du Sénégal retrouvées sont très loin des nouveaux variants », avaient-ils souligné.

Un rapport du ministère de la Santé et de l’action sociale sur la situation du coronavirus au Sénégal publié le 25 janvier 2021, révèle que « si la tranche d’âge 25-34 ans était la plus touchée lors de la première vague, la tranche d’âge 60 ans et plus est la plus touchée » dans cette deuxième bague.

D’après la même source l’âge moyen des personnes décédées est de 68 ans avec un minimum à 19 ans et un maximum à 95 ans.

Références

[1] Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère)

[2] Medical Research Council (Conseil de la recherche médicale)

[3] London School of Hygiene and Tropical Medicine (École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres)