04/12/23

L’intelligence artificielle, une solution aux problèmes de santé de l’Afrique

Doctor in VR glasses png mockup with medical uniform. Image by rawpixel.com
Un médecin portant des lunettes de réalité augmentée pouvant être alimentées par l'intelligence artificielle (IA). Crédit image: rawpixel.com

Lecture rapide

  • L’Afrique fait face à des obstacles dans l’adoption des nouvelles technologies
  • L’adoption de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé aiderait à élargir l’accès aux soins
  • Les jeunes talents pourraient stimuler l’innovation en Afrique

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[LAGOS] Selon un débat en ligne, l’intelligence artificielle (IA) pourrait émerger comme un remède puissant aux défis de longue date du secteur des soins de santé en Afrique si les innovateurs, les chercheurs et les décideurs politiques collaboraient et investissaient dans la technologie.

La table ronde sur le développement et l’adoption de solutions d’IA produites localement pour les soins de santé en Afrique s’est tenue sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, le 9 novembre, en amont de la 3e Conférence internationale sur la santé publique en Afrique (CPHIA).

La CPHIA est une conférence internationale annuelle sur la santé publique en Afrique organisée par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Africa).

“Nous devons préparer notre secteur public à mettre en place des politiques et un environnement réglementaire propice à l’IA”

Abimbola Adebakin, Advantage Health Africa

Abimbola Adebakin, panéliste et fondatrice d’Advantage Health Africa, une organisation qui utilise la technologie pour améliorer les résultats en matière de santé, déclare que l’IA pourrait être une puissante force capable de faire face à la flambée des coûts des médicaments, aux inefficacités dans le développement de médicaments et aux longs délais induits.

Par exemple, elle a cité la dépendance de l’Afrique à l’égard de l’importation de médicaments comme un problème nécessitant une solution.

« La production de médicaments, je pense, est l’un des domaines dans lesquels l’IA peut se révéler la plus utile », a-t-elle déclaré.

Abimbola Adebakin déclare que le délai traditionnel de dix à 15 ans et le coût de 2,5 milliards de dollars qu’il faut pour que les sociétés pharmaceutiques développent de nouveaux médicaments pourraient être considérablement réduits grâce à l’IA.

En tirant parti des capacités de l’IA dans la production de médicaments, de la réduction des coûts à la rationalisation du processus de développement, l’Afrique peut accélérer son inclusion dans la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique, a-t-elle déclaré.

« Cela nous aidera à répondre aux besoins de santé de la population croissante d’Africains et à réduire notre dépendance à l’égard de l’Asie pour nos médicaments, depuis notre ingrédient actif jusqu’à notre produit fini », affirme Abimbola Adebakin.

Jean Philbert Nsengimana, conseiller numérique en chef à CDC Africa, indique pour sa part que l’adoption de l’IA dans le secteur de la santé offrirait des opportunités pour élargir l’accès aux services à tous les niveaux de soins sur le continent africain.

« Des institutions comme CDC Afrique peuvent montrer l’exemple en faisant la promotion de l’IA pour briser le cycle de l’hésitation », dit-il.

Ce dernier fait savoir qu’Africa CDC venait de lancer sa stratégie de transformation numérique qui comprend un certain nombre d’initiatives, notamment l’adoption de l’IA pour les soins de santé.

« Ce que nous faisons, c’est définir des projets et des initiatives supplémentaires qui contribueront grandement à promouvoir l’utilisation et l’adoption de l’IA pour la santé », souligne Jean Philbert Nsengimana.

« La communauté de l’innovation a la responsabilité de communiquer correctement les avantages, puis de déclencher des actions pour ainsi créer une demande de changement », ajoute cette source.

Abimbola Adebakin soutient que l’Afrique doit se positionner stratégiquement pour attirer les investissements dans les solutions de soins de santé basées sur l’IA.

« Nous devons préparer notre secteur public à mettre en place des politiques et un environnement réglementaire propice ».

« Pour l’instant, je sais que seuls quatre ou cinq pays africains, l’Égypte, le Kenya, Maurice, l’Afrique du Sud et peut-être le Rwanda, ont mis en place leur politique en matière d’IA. »

Thomas Nkoudou, chercheur en IA au Centre d’expertise international de Montréal en intelligence artificielle (CEIMIA) plaide pour la participation active de l’Afrique dans le paysage mondial de l’IA.

Il souligne la nécessité pour l’Afrique de se tailler sa propre place dans le domaine de l’IA, en façonnant son propre récit et en s’engageant dans le débat en cours ; indiquant que l’Afrique a un grand potentiel d’innovation alimenté par son abondance de jeunes talents.

« Je peux dire qu’il existe de bonnes chances de lancer l’IA en Afrique », a-t-il ajouté.

La version originale de cet article a été produite par l’édition anglophone de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne.