30/07/13

SIP13: Un nouveau modèle pour le développement technologique de l’Afrique

Women washing shea butter_Flickr_CIFOR
Crédit image: Flickr/CIFOR

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[NOTTINGHAM] "L'Afrique manque de technologie or elle a besoin de technologie", a déclaré Yao-Martin Donani, chercheur à l'Université de Nottingham, où s’est tenue la semaine dernière (22-23 juillet) l’édition 2013 de la Conférence Science in Public  et où Donani s’exprimait. 
 

Donani a présenté ses recherches qui tentent d’expliquer les raisons de la faiblesse du développement technologique et de tracer la voie pour en sortir.
Il a étudié la capacité du Ghana — et en conséquence, comme il le dit, de l’Afrique — d’accroître sa base technologique grâce à un certain nombre de méthodes, parmi lesquelles des entretiens avec les décideurs politiques et les chefs d'entreprise.

L'Afrique a ses technologies propres, mais elles ont trop souvent été laissées à un niveau rudimentaire, a-t-il déclaré.

Ainsi, trop de femmes travaillant dans le secteur du beurre de karité, utilisent leurs mains plutôt que des technologies pour transformer les noix locales en beurre aujourd’hui à  la mode sur les marchés internationaux. Pourtant, il ressort des entretiens menés avec elles que leur technique leur est pénible et qu’elles aimeraient bénéficier d’une technologie qui leur permettrait de transformer les noix et en tirer plus de profit.

Aujourd’hui 70 pour cent des noix de karité pourrissent, a-t-il dit, expliquant aussi que l'industrialisation du processus contribuerait à améliorer la productivité et les revenus.

Plus généralement, la technologie est nécessaire pour faire passer l'Afrique du stade de fournisseur de ressources brutes à celui de transformateur de ces ressources en produits à forte valeur ajoutée.

Comme d’habitude, la cause première à l’origine de l’absence de technologie est l’inexistence  d’institutions de gouvernance modernes, a-t-il laissé entendre.
Toutefois, de nombreux gouvernements disposent maintenant de politiques scientifiques et technologiques et comprennent et soutiennent la science comme outil de développement, a-t-il ajouté.

Au lieu de cela, les recherches de Donani semblent indiquer une dichotomie de la gouvernance entre les chefferies traditionnelles et les gouvernements modernes, mais aussi l'hétérogénéité culturelle des pays, comme principales raisons de la faible acceptation par l’industrie des politiques scientifiques et de recherche.

L’ébauche de cadre pour le développement technologique de l'Afrique devra réunir les secteurs formel et traditionnel de gouvernance, tout en incluant les cultures locales. Dans le seul Ghana, on dénombre pas moins de 70 différentes langues parlées, et donc autant de cultures différentes, a-t-il poursuivi.