20/04/22

Le Congo se lance dans la recherche en physique nucléaire et nanotechnologie

L’unité de recherche en nanomatériaux et nanotechnologies de l'IRSEN
L’unité de recherche en nanomatériaux et nanotechnologies de l'IRSEN. Crédit image: SDN / C. W. Diankabakana.

Lecture rapide

  • Le laboratoire de physique nucléaire va se consacrer à la surveillance de la pollution
  • Un accent particulier va être mis sur l’analyse de la qualité de l’eau des rivières et des mers
  • L’unité de nanotechnologie va détecter et traiter des maux dans les parties du corps difficiles d’accès

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[BRAZZAVILLE] Le samedi 16 avril 2022 a vu l’inauguration de deux laboratoires au département des sciences physiques de l’Institut national de recherche en sciences exactes et naturelles (IRSEN).

Ces deux laboratoires consacrés à la physique appliquée sont respectivement l’unité de physique nucléaire et applications et l’unité de recherche en nanomatériaux et nanotechnologie.

Edith Delphine Emmanuel, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique (MESRSIT), affirme que le laboratoire de physique nucléaire et applications est dédié à la surveillance de la pollution marine, naturelle et environnementale.

“Ces deux laboratoires permettront d’avoir accès à une recherche à l’échelle atomique bénéfique pour la société et l’acquisition des données environnementales”

Delphine Emmanuel, ministre de l’Enseignement supérieur

« Dans ce laboratoire, nous analysons la qualité de l’eau des rivières, des mers ainsi que le danger des produits issus des mers que nous consommons », précise Guy Blanchard Dallou, chef de ce laboratoire.

En outre, « nous faisons la surveillance des sites d’exploitation minière. Nous prélevons les échantillons pour voir si les populations sont exposées aux produits que les sociétés utilisent pour séparer l’or pur de l’or naturel », ajoute-t-il.

Interrogé par SciDev.Net, Guy Blanchard Dallou poursuit en disant que « cela va nous permettre de mesurer le radon, un gaz dangereux et très toxique qui émane du sol. Lorsqu’une personne inhale une grande quantité de ce gaz, elle va développer le cancer des poumons ».

Quant à l’unité de recherche en nanomatériaux et nanotechnologie, la ministre de l’Enseignement supérieur affirme qu’elle se consacrera à des travaux de recherche appliquée portés sur deux principaux axes.

Elle cite d’une part, le développement des nouvelles techniques de nanotechnologie pour la détection et le traitement de maladies dans les parties du corps difficiles à atteindre.

Elle évoque d’autre part le développement d’une nouvelle génération de cellules solaires à faible coût et au rendement pouvant rivaliser avec celui du silicium, offrant ainsi de meilleures perspectives concernant les problèmes d’énergie électrique.

Equipements

Ces deux laboratoires ont été inaugurés à la faveur d’une cérémonie qui servait aussi de lancement de la Semaine de la science et des technologies ; un événement qui se déroule jusqu’au 22 avril à Kinshasa sur l’autre rive du fleuve Congo à l’initiative de l’Association sans but lucratif Investing In People (IIP ASBL) qui a soutenu la mise en place de ces laboratoires.

A cette occasion, Edith Delphine Emmanuel a indiqué que ces unités de recherche sont équipées, entre autres, de NanoDrop qui permettent de détecter et de quantifier l’ADN (acide désoxyribonucléique), de hottes pour travailler dans les conditions stériles, et de microscopes pour le laboratoire de physique appliquée.A ces équipements s’ajoutent les spectrométries alpha et gamma qui servent à détecter des substances dangereuses au niveau de la surface des eaux et du sol.

« Ces deux laboratoires permettront d’avoir accès à une recherche à l’échelle atomique bénéfique pour la société et l’acquisition des données environnementales », souligne la ministre.

Pour Christian Aimé Kayath, chercheur en biotechnologique (microbiologie appliquée et biologie moléculaire), cette dotation en matériels est une bonne opportunité pour les chercheurs congolais en général et ceux de l’IRSEN en particulier.

Car, explique-t-il, ils vont s’arrimer aux nouvelles technologies, ce qui leur permettra d’identifier si l’eau est contaminée ou non par des hydrocarbures, des sources radioactives ou autres particules toxiques.« La technologie des sources radioactives est employée dans les domaines de la radioactivité humaine, de la sécurité et de la lutte contre la pollution de l’environnement, de l’agriculture, de la santé et de l’intelligence artificielle », précise Christian Aimé Kayath qui est par ailleurs conseiller au cabinet du MESRSIT

Joseph Tchimbakala Goma, directeur général de l’IRSEN rappelle au passage que depuis quelques années, l’institution s’attèle à moderniser ses infrastructures de recherche avec l’aide de l’Etat congolais et la sollicitude de partenaires, principalement le système des Nations-Unies.