22/04/15

Un instrument pour prévenir et gérer les catastrophes

Flooding (Innondation)
Crédit image: Flickr/US Army Africa

Lecture rapide

  • Cette plateforme permet d’identifier les régions sujettes aux catastrophes
  • Cet instrument va aider à prendre les décisions et à réduire les dépenses
  • Le Rwanda dépense 1,4 millions de dollars par an pour la gestion des catastrophes.

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[KIGALI] Les chercheurs du Centre Régional de Cartographie des Ressources pour le Développement (RCMRD), basé à Nairobi au Kenya, ont mis sur pied en début de ce mois au Rwanda, une première plateforme électronique qui permet désormais de mesurer en temps réel l’ampleur des catastrophes naturelles dans une région donnée du pays.

L’information a été rendue publique par l'Office rwandais de protection de l'Environnement (REMA), conjointement avec le ministère de la Gestion des catastrophes et des Réfugiés.

“Ce genre de produit innovateur se révèle très utile, notamment au niveau des instances de prise de décision.”

Dennis Macharia, expert en catastrophes naturelles au RCMRD

"Cette plateforme électronique est une innovation technologique qui permet à tout utilisateur d’accéder à une banque de données lui permettant d’analyser et d’identifier en temps réel les zones susceptibles d’être touchées par des catastrophes naturelles ", déclare Dennis Macharia, un expert du RCMRD qui a participé à la mise en œuvre de cette plateforme.

L'application produit des données scientifiques que les instances de prise de décision pourront facilement exploiter pour mener les actions appropriées en rapport avec la gestion des catastrophes et les interventions d'urgence.

"Ce genre de produit innovateur se révèle très utile, notamment au niveau des instances de prise de décision", ajoute Dennis Macharia.

Pour autant, cette innovation n’échappe pas aux critiques : certains experts regrettent par exemple que cette banque de données électronique reste encore complexe du fait que seul le service de météorologie a la compétence pour détecter d'éventuelles catastrophes liées au climat dans une région donnée.

Pour Omar Munyaneza, enseignant et chercheur dans le domaine du changement climatique au Collège de la Science et de la Technologie de l’Université du Rwanda, "le défi majeur auquel est confronté le système météorologique national reste surtout l’insuffisance des systèmes d'enregistrement automatique des données".

Il ajoute que cette faille aura des répercussions négatives sur l'efficience de cette nouvelle technologie.

En réponse à ces observations, Jean Baptiste Nsengiyumva, Directeur de la recherche et de la sensibilisation du public au ministère de la Gestion des Catastrophes et des Réfugiés, se veut rassurant :

"Le service de la météorologie sera le fournisseur de base de l’information à partager, et nous espérons que cette technologie va jeter les bases d'une vision commune dans la prévention et la gestion d’éventuelle catastrophes" dit-il à SciDev.Net.

Jusque-là, la mesure de l’ampleur des catastrophes se faisait à l’aide d’un système archaïque et complexe qui ne permettait pas de bien réduire les risques post-catastrophes, ni d’assurer leur gestion.

"La complexité de certaines données qui étaient parfois difficiles à analyser nous a poussés à songer à cette innovation qui va changer la donne", affirme Jean Baptiste Nsengiyumva.

Le lancement de cette plateforme électronique a été précédé d’une phase pilote expérimentée dans quatre stations météorologiques, installées dans les régions considérées comme étant les plus sujettes aux catastrophes naturelles.

En effet, d'après les récentes données mises à jour par le gouvernement rwandais, ce pays a été longtemps vulnérable aux catastrophes naturelles sous l'effet du changement climatique.

Parmi les catastrophes évoquées, il y a notamment les pluies torrentielles, les inondations, les glissements de terrain, les tremblements de terre ainsi que les éruptions volcaniques.

Jean Baptiste Nsengiyumva est convaincu que la nouvelle plateforme électronique va permettre de réduire les dépenses effectuées par le gouvernement pour parer aux conséquences de ces catastrophes. 

Actuellement, l’on estime à 1,4 million de dollars (plus de 700 millions de FCFA) les dépenses annuelles du gouvernement rwandais pour la gestion des catastrophes.