05/04/12

Une technique radiographique pour renforcer la valeur des aliments

Des variétés de haricot contenant plus de nutriments pourraient être produites grâce à l'application d'une technologie radiographique Crédit image: Flickr/CIAT by Neil Palmer

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[KIGALI] Des chercheurs agricoles rwandais ont pu adapter une technologie largement utilisée dans le secteur minier pour analyser la teneur en sels minéraux des aliments comme le haricot ou le maïs, dans le but d'en accroître la valeur nutritive.

L'équipe, constituée de chercheurs du Rwandan Agricultural Board (RAB), dit avoir tiré l'idée d'une étude publiée dans la revue Plant and Soil en début d'année (21 janvier), consacré au recours à la spectrométrie de fluorescence X (SFX) pour déterminer la teneur en matières minérales des échantillons de sol.

L'analyse SFX génère des rayons X de différentes couleurs indiquant la présence et la concentration d'éléments comme le fer et le zinc. Les résultats sont rapides et l'analyse de chaque échantillon ne coûte qu'environ US$0.15 centimes, contre $20 pour d'autres technologies d'analyse chimique.

Au Rwanda, le haricot est considéré comme un aliment quasi parfait parce qu'il contient plusieurs nutriments essentiels. Selon le RAB, 22 à 30 pour cent des terres arables du pays sont aujourd'hui affectées à la production du haricot.

L'équipe rwandaise a utilisé la technologie SFX pour analyser trois variétés de haricots bio-fortifiés : le haricot à rames, le haricot nain et le mange-tout. Augustine Musoni, chercheuse principale au RAB, explique comment 15 échantillons au total ont été analysés, permettant de conclure que quatre étaient particulièrement riches en sels minéraux comme le fer et le zinc. 'C'est un pas en avant dans la [réduction de la] malnutrition qui dans le même temps élève le niveau de vie des petits exploitants', se félicite-t-elle.

La déficience en fer de certaines cultures alimentaires peut retarder la croissance physique et mentale des enfants, et augmenter le risque de décès des femmes en couches, souligne Musoni.

L'étude publiée dans Plant and Soil a été financée par HarvestPLus, qui fait partie du Programme nutrition et santé du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR).

HarvestPlus a conclu des partenariats avec des centres de recherche au Bangladesh, au Mexique et en Inde pour utiliser une nouvelle fois cette technologie sur des aliments comme le riz et le millet perlé. L'organisation a par ailleurs équipé ces centres d'appareils de SFX et formé les scientifiques locaux à leur utilisation.

Selon Tiwirai Lister Katsvairo, représentant de HarvestPlus au Rwanda, avec cette nouvelle technologie l'objectif est de produire des denrées alimentaires nutritives afin de réduire la 'faim invisible' – c'est-à-dire l'absence de vitamines et de sels minéraux dans les aliments. Plus de la moitié des enfants rwandais âgés de moins de cinq ans, et le tiers de la population féminine souffre d'anémie, rappelle-t-il.

Daphrose Gahakwa, directrice générale-adjoint du RAB, affirme que la technologie SFX serait une méthode avantageuse pour évaluer la teneur des semences en sels minéraux. Pour elle, pour bénéficier pleinement de cette innovation, il faudra surmonter les difficultés liées à l'extension de son utilisation jusqu'aux régions reculées du Rwanda.

Voir ci-après la vidéo de HarvestPlus sur les micronutriments :
 


Lien vers le résumé de l'article dans Plant and Soil