09/10/23

Loub Yacouti Zaidou : Sans être prioritaires, les Comores veulent le nouveau vaccin

Loub Yacout Zaidou
Loub Yacouti Zaidou "La vaccination de nos enfants contre les maladies relève de nos responsabilités" Crédit image: Page Facebook Loub Yakouti Attoumane-OFFICIEL

Lecture rapide

  • Des millions d’enfants seront sauvés dans nos pays avec l'aide du nouveau vaccin contre le paludisme
  • Sur la voie de l’élimination du paludisme, les Comores ne sont pas prioritaires pour recevoir ce vaccin
  • Mais le pays veut prévenir la réintroduction de la maladie dans les régions qui en sont déjà libérées

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Après le RTS,S/AS01 en 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de recommander l’utilisation d’un second vaccin pour prévenir le paludisme chez les enfants, en l’occurrence le R21/Matrix-M.

Dans le communiqué de presse publié le 2 octobre à cet effet, l’Organisation souligne que tout comme le premier, ce nouveau vaccin est « sûr et efficace » pour prévenir le paludisme chez les enfants et que s’il est administré à grande échelle, il devrait avoir un « impact élevé » sur la santé publique.

SciDev.Net a eu l’opportunité de s’adresser à Loub Yacouti Zaidou, ministre comorienne de la Santé, de la solidarité, de la protection sociale et de la promotion du genre.

“Avec ce nouveau vaccin, l’approvisionnement sera amélioré pour desservir plus d’enfants vulnérables qui vivent surtout dans des zones où le paludisme constitue la première cause de morbidité et de mortalité”

Loub Yacouti Zaidou, ministre de la Santé, Comores

Dans cet entretien, elle analyse l’arrivée sur le marché de ce deuxième vaccin contre le paludisme, non sans la rapporter à la situation de cette maladie dans son pays, les Comores.

Comment avez-vous accueilli la recommandation de de l’OMS du vaccin R21/Matrix contre le paludisme après celle de RTS’S l’année dernière ?

Nous pouvons dire qu’il y a des progrès importants dans la lutte contre le paludisme en général et pour la santé des enfants en particulier. Le vaccin antipaludique R21/Matrix-M (R21) est le deuxième vaccin que l’OMS recommande aux pays pour prévenir le paludisme chez les enfants vivant dans des zones à risque de paludisme. Ce vaccin vient s’ajouter au premier vaccin antipaludique, RTS,S/AS01 (RTS,S), pour offrir plus de choix et de possibilités aux pays.

Sûrement, avec ce nouveau vaccin, l’approvisionnement sera amélioré pour desservir plus d’enfants vulnérables qui vivent surtout dans des zones où le paludisme constitue la première cause de morbidité et de mortalité. Des dizaines de milliers d’enfants qui seront vaccinés pourront être sauvés chaque année.

Comment appréciez -vous les taux d’efficacité de ces vaccins ?

Selon les informations, le vaccin R21 réduit drastiquement les cas de paludisme symptomatiques au cours des 12 mois suivant une série de trois doses de vaccin. Le vaccin montre une efficacité de 66 % chez les enfants à partir de 5 mois s’il est administré selon le calendrier établi.

Nous pouvons comprendre aisément que des millions d’enfants seront sauvés par an dans nos pays avec la contribution de ce vaccin.

Quand est-ce que ces deux vaccins seront disponibles et administrés aux Comores ?

Ces vaccins sont administrés et seront déployés dans les pays où le poids du paludisme est très élevé, surtout chez les enfants à partir de 5 mois de vie pour prévenir les cas graves qui causent les décès dans cette tranche d’âge.

Les Comores font partie des 6 pays de la région africaine engagés dans la voie de l’élimination du paludisme d’ici 2025. Nous déployons tous nos efforts pour atteindre ce noble objectif qui n’est pas seulement lié à la lutte contre la maladie, mais constitue également pour le pays une question d’équité et de développement socio-économique. Dans les deux îles d’Anjouan et de Mohéli depuis plus de 5 ans nous n’enregistrons pas des cas autochtones de paludisme. Nous déployons des efforts pour mieux maitriser la situation du paludisme au niveau de l’île de la Grande Comore.

Vous comprendrez donc que nous ne sommes pas à ce stade prioritaire pour ces vaccins. Mais nos experts vont, en concertation avec ceux de l’OMS et des autres partenaires, étudier comment le pays pourrait bénéficier de cette approche de vaccination pour la prévention de la réintroduction du paludisme dans le pays, notamment dans les îles déjà libérées.

Quels autres commentaires vous suscitent les progrès enregistrés ces dernières années dans la recherche d’un vaccin contre le paludisme ?

Nous saluons et encourageons les chercheurs africains et ceux des autres continents sur les vaccins contre le paludisme. Nous remercions au passage aussi les partenaires qui mobilisent les ressources pour ces recherches. Vous savez, le vaccin contre une maladie constitue un arsenal important qui contribue à sauver des vies, surtout dans les populations les plus vulnérables. Nos pays doivent s’engager avec les ressources humaines et financières conséquentes afin de pérenniser les acquis. La vaccination de nos enfants contre les maladies relève de nos responsabilités.