24/12/21

Augmenter les financements nationaux dans le secteur de la santé

CFA francs
Le financement demeure le talon d'Achille de la santé en Afrique. Crédit image: jbdodane (CC BY-NC 2.0)

Lecture rapide

  • La COVID-19 a mis à nu les limites des systèmes de santé en Afrique
  • Pour faire face aux futures pandémies, les pays africains doivent augmenter les financements de la santé
  • L’Afrique ne peut pas continuer à compter sur des financements extérieurs pour sa sécurité sanitaire

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Des experts en santé publique, en données, des scientifiques du secteur de la santé, des représentants de la société civile et des décideurs appellent à un nouvel ordre de santé publique en Afrique, capable de permettre de se prémunir de façon efficace contre de futures crises sanitaires.

Cet appel a été lancé au cours de la première conférence internationale sur la santé publique en Afrique (CPHIA 2021) organisée en ligne du 14 au 16 décembre dernier par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) et l’Union Africaine (UA), avec la participation d’autres partenaires tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

“Nous ne pouvons pas continuer à compter sur des financements externes pour quelque chose d’aussi important pour notre avenir”

Paul Kagamé, président du Rwanda

Tout en reconnaissant les défis de longue date en matière de santé sur le continent, les 140 participants, pour la plupart des spécialistes de la santé, ont échangé sur les derniers enseignements et recherches concernant la pandémie de COVID-19, de même que sur les actions nécessaires pour mieux se prémunir contre les crises sanitaires actuelles et futures.

Pour Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, la COVID-19 a eu aussi des effets dévastateurs en Afrique et a mis à nu les limites des systèmes de santé sur le continent.Les participants ont noté que les limites existant en matière de réponses et d’innovations thérapeutiques sur le continent constituent des obstacles pour mettre en place des solutions durables face aux crises sanitaires telles que la pandémie de COVID-19.

Le manque de financement a également été cité comme un autre obstacle majeur pour des systèmes de santé performants et innovateurs en Afrique.

Le président du Rwanda, Paul Kagamé, l’un des hôtes du sommet, a invité les gouvernements africains à augmenter les financements nationaux en matière de santé pour impulser des progrès dans cet important secteur.

« Il est nécessaire que les gouvernements et les parlements nationaux s’engagent à nouveau à augmenter le financement national de la santé en Afrique », a déclaré le président rwandais à l’ouverture des travaux.

D’après lui, c’est une priorité de l’Union africaine depuis plusieurs années, « mais les progrès n’ont pas été assez rapides. Nous ne pouvons pas continuer à compter sur des financements externes pour quelque chose d’aussi important pour notre avenir », a-t-il poursuivi.

« Nous devons investir beaucoup plus dans les systèmes de santé nationaux. La capacité à mettre en œuvre des programmes de santé essentiels, y compris des campagnes régulières de vaccination de masse, dépend de la qualité des services de santé nationaux et de la confiance que le public leur accorde », ajoute Paul Kagamé.

Investissements

Pour les spécialistes de la santé réunis à la CPHIA 2021, la mise en place d’un nouvel ordre de santé publique devrait également permettre au continent de renforcer sa capacité de fabrication de vaccins, de diagnostics et de produits thérapeutiques.

Ils demandent aussi de renforcer les institutions de santé publique pour les soins centrés sur la personne, d’augmenter le personnel de santé publique, d’établir des partenariats respectueux et orientés vers l’action et de s’engager avec le secteur privé.

Ces derniers pensent que la mise en œuvre de ces « piliers » permettra d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Afrique.

Pour sa part, John Nkengasong, le directeur du CDC Afrique, indique que l’Afrique doit être prête et prendre son destin en main en matière de sécurité sanitaire car, selon lui, après l’alerte donnée par l’épidémie d’Ebola de 2014 à 2016, la « COVID-19 est le signal que quelque chose d’encore plus grand arrivera ».