23/02/17

Lancement d’un nouvel outil de surveillance anti-ravageurs

Smallholder exploitants
Crédit image: CGIAR Climate

Lecture rapide

  • Les ravageurs pourraient causer des pertes de récoltes allant jusqu'à 70%
  • Un nouveau projet vise à créer un système d'alerte pour aider les agriculteurs
  • Un expert recommande son couplage aux TIC utilisées par les petits exploitants

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[NAIROBI] Les agriculteurs d'Afrique subsaharienne bénéficieront bientôt d'un nouveau projet qui vise à mettre au point un système d'alerte précoce pour aider à réduire les pertes de récoltes résultant des activités des ravageurs.
 
Le projet vise à prévoir les invasions de ravageurs, en recourant à une infrastructure de pointe basée dans l'espace, à des données d'observation de la Terre et à des techniques de modélisation de la dernière géneération.
 
Intitulé Pest Risk Information Service (PRISE), il est dirigé par le Centre for Agriculture and Biosciences international (CABI), basé en Grande-Bretagne et bénéficie d'un financement de £ 6,38 millions (près de 5 milliards de Francs CFA) sur cinq ans de l'Agence spatiale britannique.

“Le projet PRISE va atteindre les utilisateurs par le biais des services mobiles, de la radio, du Web et d'autres moyens de vulgarisation.”

Timothy Holmes
CABI

 
Timothy Holmes, responsable des solutions techniques de la banque de connaissances Plantwise de CABI, a déclaré à SciDev.Net que le projet PRISE aidera les agriculteurs à produire davantage de denrées alimentaires tout en consolidant leurs revenus.
 
"Les invasions de ravageurs deviennent de plus en plus imprévisibles, en raison des changements climatiques", a précisé Thomas Holmes, ajoutant que les agriculteurs pourraient recevoir des prévisions à partir des systèmes phytosanitaires existants, en tirant parti des réseaux des programmes et projets actuels pour déclencher des mesures appropriées en matière d'alertes et de conseils.
 
Le projet est destiné au Ghana, au Kenya, à la Zambie et à trois autres pays à déterminer, probablement en Afrique subsaharienne.
 
"Le Ghana, le Kenya et la Zambie ont déjà travaillé avec le programme Plantwise de CABI pour lutter contre les ravageurs et les pertes de récoltes. Le projet PRISE atteindra les citoyens par le biais des services mobiles, de la radio, du Web et des services de vulgarisation", explique Thomas Holmes. 
 
"Les partenariats avec les gouvernements et les organisations responsables contribueront à son expansion, ainsi que des liens forts établis avec eux."
 
Le projet vise à contribuer à la compréhension des mécanismes par lesquels les conditions météorologiques extrêmes peuvent affecter les agriculteurs et à souligner la nécessité d'une préparation qui renforce leur résilience, explique encore l'expert.Misael Kokwe, coordinateur technique du projet Climate-Smart Agriculture de la FAO en Zambie, souligne pour sa part l'opportunité du projet, en raison des récentes invasions inattendues de ravageurs, ajoutant que le programme a officiellement débuté en décembre 2016, mais que les premiers ateliers auront lieu au Ghana, au Kenya et en Zambie en mars 2017.
 
Le service sera développé et porté par la mise en place de capacités techniques dans les pays et de plans d'activités interrconnectés qui engagent le secteur privé, par exemple les négociants de produits agricoles et les compagnies d'assurance.
 
Peter Okoth, agronome consultant et spécialiste des sols de la société Newscape Agro Systems Ltd, basée au Kenya, affirme que les pertes de récoltes causées par les insectes nuisibles constituent un véritable problème en Afrique.
 
"Les ravageurs, outre qu'ils se nourrissent directement des cultures et contribuent ainsi à des pertes quantitatives, créent également des points d'entrée de maladies fongiques et aggravent ainsi le problème", explique Peter Okoth.
 
Ils sont susceptibles de causer des pertes de récoltes allant jusqu'à 70% et la meilleure stratégie consiste à prendre des mesures avant le début de l'attaque.
 
Le projet pourrait réussir s'il était relié à des technologies de communication éprouvées susceptibles d'être directement connectées aux petits exploitants agricoles, explique encore Peter Okoth, ajoutant que l'alerte précoce des attaques d'insectes ravageurs doit également être basée sur de bons systèmes d'observation qui surveillent les conditions atmosphériques telles que les précipitations et la température, utilisables dans la modélisation des prédictions.