21/05/09

Mise à jour sur la grippe porcine et la science : 21 mai 2009

Margaret Chan pendant son allocution lors de l'Assemblé mondiale de la Santé Crédit image: WHO/Cédric Vincensini

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Le risque d’une transmission humaine, à travers les selles, du virus de la grippe porcine ou grippe A(H1N1) pourrait être lourde de conséquences pour les pays en développement, où des millions de personnes n’ont pas accès aux structures d’assainissement. C’est ce qu’affirme Margaret Chan, la Directrice générale de l’OMS.

Dans son allocution au cours de la 62ème Assemblée mondiale de la santé à Genève cette semaine (18 mai), elle a déclaré que la diarrhée et les vomissements sont des "caractéristiques frappantes" de l’épidémie actuelle, retrouvées dans 25 pour cent des cas.

"C’est inhabituel. Si des virus éliminés sont retrouvés dans les matières fécales, cela pourrait devenir une nouvelle voie de transmission," a-t-elle dit.

Mme Chan et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon ont rencontré cette semaine (19 mai) 30 fabricants de vaccins, notamment GlaxoSmithKline, Sanofi-Aventis, Novartis et Baxter, dans le but de déboucher sur un accord garantissant l’accès des pays en développement au vaccin contre la grippe A(H1N1).

Selon un article du Financial Times, les discussions se sont centrées, entre autres, sur la façon dont les entreprises pourraient partager les ingrédients nécessaires à la fabrication de vaccins et sur les moyens d’aider les pays en développement dans l’acquisition de vaccins en nombre suffisant pour rendre l’investissement dans les capacités de production suffisamment intéressant.

Suite à cette réunion, Chan a annoncé que six entreprises comptent mettre 10 pour cent de leur production de vaccins contre la grippe A(H1N1) à la disposition des Nations Unies. Selon un article de Reuters AlertNet, les entreprises se sont engagées en fonction de leurs situations particulières.

Les questions du rôle des pays en développement dans la fourniture d’échantillons du virus à partir desquels les vaccins seront fabriqués, et des droits sur tout bénéfice tiré des vaccins ou des brevets associés, ont aussi été abordées à Genève.

Selon Intellectual Property Watch, une réunion intergouvernementale sur la préparation à la pandémie de la grippe n’a pas su résoudre tous les problèmes.

Les participants ont certes réussi à s’entendre sur un cadre. Or , selon cet article, les Etats-Unis ont entravé les progrès réalisés en insistant sur certaines modifications à apporter au texte juridiquement contraignant, provoquant la colère des pays en développement. Les problèmes non résolus seront abordés cette semaine au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé (du 18 au 22 mai).

Une théorie avancée par un virologue des plantes selon laquelle le virus de la grippe A(H1N1) serait parti d’un laboratoire a été rejetée par l’OMS lors d’un point de presse tenu la semaine dernière (14 mai). Keiji Fukuda, Directeur général adjoint de l’OMS chargé de la sécurité sanitaire et de l’environnement, a déclaré à la presse [56kB] qu’un ‘scientifique crédible’ avait contacté l’OMS, ayant analysé des séquences génétiques du virus de la grippe A(H1N1) disponibles gratuitement en ligne. Le scientifique en question estimant que le virus a été développé artificiellement.

Fukuda a précisé qu’une équipe d’éminents scientifiques internationaux ont néanmoins conclu que "les données disponibles suggèrent qu’il s’agit d’un virus naturel et non d’un virus créé artificiellement en laboratoire".

Pour Fukuda, la diffusion d’informations "en accès libre" sur la grippe A(H1N1) permet aux scientifiques indépendants de se concentrer sur la question.

"Il s’agit là d’un des usages les plus intéressants de ce type d’informations dans un cas concret, illustrant les effets possibles d’une large diffusion des informations. Reste à espérer que ce processus sera appliqué aux futures enquêtes, et aux futures épidémies au fur et à mesure qu’elles se présentent," a-t-il ajouté.

Des chercheurs de l’Université de Rochester aux Etats-Unis ont annoncé cette semaine qu’ils ont testé une simulation par ordinateur de la réaction immunitaire du corps humain à la grippe A. Le modèle pourrait contribuer au développement d’un traitement et à la préparation aux futures pandémies de divers types de grippe. L’article complet a été publié dans Journal of Virology.

A ce jour (21 mai), l’OMS signale 11.034 cas de grippe A(H1N1) dans 41 pays, dont 85 décès.