Par: Royal Uche
Envoyer à un ami
Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.
[LAGOS] Un candidat vaccin contre le VIH testé en Afrique subsaharienne n’offre aucune protection substantielle contre l’infection par le VIH chez les jeunes femmes, selon les organisateurs de l’étude.
Selon un communiqué publié le 31 août par Johnson & Johnson (J&J), le fabricant américain de médicaments qui a produit ledit candidat vaccin contre le VIH, l’étude à mi-parcours Imbokodo a commencé en 2017, a atteint le recrutement complet en 2019 et a terminé les vaccinations le 30 juin 2020.
Après 24 mois de suivi, 51 des 1 079 participants qui ont reçu le candidat vaccin ont contracté le VIH contre 63 des 1 109 qui n’ont pas reçu le candidat vaccin, montrant une efficacité vaccinale de seulement 25,2 %.
“Les personnes à haut risque de contracter le virus devraient utiliser plus d’une option comme la PrEP [un médicament de prévention du VIH] et les préservatifs”
Oluwatosin Alaka, rNew HIV Vaccine and Microbicide Advocacy Society au Nigeria
Mitchell Warren, directeur exécutif d’AVAC, une organisation qui plaide pour la prévention du VIH à l’échelle mondiale, a déclaré à SciDev.Net que le médicament avait montré « des résultats prometteurs dans des études chez des animaux et dans des essais plus petits effectués plus tôt sur l’homme ».
Selon ses dires, l’idée était que le vaccin Imbokodo soit efficace à au moins 50 pour cent; mais, le résultat final a été très décevant.
L’étude a porté sur des femmes âgées de 18 à 35 ans au Malawi, au Mozambique, en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe, les participantes recevant un total de quatre doses durant 12 mois.
« Nous restons solidaires des personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, et restons déterminés à poursuivre nos recherches contre ce virus dévastateur », ajoute Paul Stoffels, directeur scientifique de J&J, dans le communiqué.
Glenda Gray de SAMRC affirme qu’un autre essai avec le vaccin, connu sous le nom d’Ad26, se poursuit en Amérique et en Europe en utilisant un vaccin au régime renforcé et optimisé.
« Ce vaccin optimisé donne des réponses immunitaires plus élevées et plus larges que celui utilisé dans Imbokodo », explique Glenda Gray. « Les participants à l’étude sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des populations transgenres en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Europe. »
« Les personnes à haut risque de contracter le virus devraient utiliser plus d’une option comme la PrEP [un médicament de prévention du VIH] et les préservatifs », explique Oluwatosin Alaka, ajoutant que si la PrEP aide à prévenir le VIH, elle n’empêche pas de tomber enceinte et ne protège pas contre d’autres infections sexuellement transmissibles.