30/08/13

L’Afrique de l’Ouest ‘doit prendre des mesures contre la perte d’eau’

a water harvesting structure
Crédit image: FlickrILRI

Lecture rapide

  • D’ici à 2100, le débit du fleuve va baisser de 45 pour cent sous l’effet de la hausse des températures
  • La pluviométrie moyenne devrait également baisser de 20 pour cent
  • Les agriculteurs et les décideurs devraient agir, notamment en exploitant les nappes phréatiques

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[ACCRA] Il ressort d’une étude que la production alimentaire et d’énergie électrique dans le bassin de la Volta où vivent 24 millions de personnes et qui s’étend sur six pays d’Afrique de l’Ouest va reculer à cause de la hausse des températures, due au changement climatique.
 
Le modèle climatique de l’étude montre que les températures dans le bassin de la Volta augmenteront de 3,6 degrés Celsius au cours du siècle prochain, entraînant une plus forte évaporation avec pour conséquence une perte d’eau de l’ordre de 20 pour cent.
 
L’étude a été présentée le mois dernier à l’occasion de la sixième édition de la Semaine africaine des sciences agricoles qui s’est tenue à Accra au Ghana (du 15 au 20 juillet). 
 
L’agriculture dans le bassin de la Volta dont les pays riverains sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo, représente 40 pour cent de l’activité économique de la région. La superficie du bassin est de 402.000 kilomètres carrés.
 
Cette étude a été menée à travers une collaboration entre l’Institut international de gestion des ressources en eau (IWMI), l’Institut de Postdam pour la recherche sur les incidences du climat, le Programme de recherche sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) du CGIAR, et le Conseil ghanéen pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR).
 
L’équipe de chercheurs, composée d’agronomes, de climatologues et de sociologues, affirme que le débit de l’eau dans la région de la Volta pourrait baisser de 24 pour cent d’ici à 2050 et de 45 pour cent d’ici à 2100, ce qui priverait le bassin de l’eau dont dépendent les pays pour faire tourner les turbines électriques et irriguer les exploitations agricoles.

“Avec ces données, les agriculteurs peuvent décider du type de produits à cultiver.”

Robert Zougmoré, Directeur régional du programme CCAFS

Les scientifiques fondent leurs prévisions sur les données de pluviométrie et de température relevées entre 2009 et 2012.
 
« D’ici à 2050, cette perte d’eau aura de sérieuses conséquences sur l’agriculture et la production d’énergie électrique dans le basin », prévient dans un entretien accordé à SciDev.Net, Robert Zougmoré, Directeur régional du programme CCAFS.
 
La fourniture aux agriculteurs de l’eau prélevée de la nappe phréatique pourrait être l’une des réponses au problème, ajoute-t-il.
 
« De plus, il est possible d’utiliser les données à jour sur les services climatologiques, comme les prévisions saisonnières qui indiqueront l’évolution probable de la saison des pluies pour ce qui est de la disponibilité et la variabilité des ressources en eau », explique Zougmoré. « Avec ces données, les agriculteurs peuvent décider du type de produits à cultiver ».
 
Timothy Olalekan Williams, directeur Afrique de l’IWMI, déclare à SciDev.Net que la perte d’eau aura également des conséquences sur la reconstitution des eaux souterraines, affectant ainsi les activités agricoles.

Références