28/11/12

Les prévisions, réponse efficace aux inondations en Afrique de l’Ouest

L'ARMR a permis d'améliorer la réponse aux inondations en Afrique de l'Ouest Crédit image: Flickr/Stig Nygaard

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[ABIDJAN] D'après une étude récente, les prévisions climatiques utilisées dans une stratégie d'alerte rapide ont permis de réduire le nombre de morts et de gérer plus efficacement les catastrophes provoquées par les inondations qui ont eu lieu en Afrique de l'Ouest en 2008.

C'était la première fois que des données climatiques saisonnières dans un système d''alerte rapide et de mesures rapides' (ARMR) avaient été utilisées pour répondre aux inondations dans la région, permettant à la Croix-Rouge d'améliorer sa réponse par rapport à celle des années précédentes. Ainsi, les approvisionnements de secours n'ont mis que quelques jours pour parvenir aux sinistrés, au lieu de semaines auparavant.

Selon l'étude publiée dans le journal Disasters le 16 octobre dernier, l'ARMR est définie comme la "prise de mesures humanitaires de manière systématique avant qu'une catastrophe ou une situation sanitaire d'urgence ne se produise, en faisant pleinement usage des informations scientifiques à toutes les échelles de temps".

"Grâce à l'ARMR, les gestionnaires de catastrophes utilisent des prévisions à long et moyen terme pour étudier les implications potentielles pour leur région et élaborer un ensemble de stratégies 'irréprochables' qui jettent les bases pour la mise en œuvre de niveaux croissants de préparation suivant une progression des prévisions à des échelles de temps plus réduites", expliquent les auteurs de l'étude.

Pour Arame Tall, co-auteur de l'étude et chercheur auprès du Programme changements climatiques, agriculture et sécurité alimentaire du Consortium du GCRAI, "toutes les sources – nationales, régionales, internationales – [qui ont utilisé l'ARMR] ont estimé qu'il y avait de fortes chances que le temps soit plus humide qu'avant dans la plupart des régions de l'Afrique occidentale".

Par conséquent, lorsque les inondations ont frappé en juillet 2008, Youcef Ait-Chellouche, co-auteur de l'étude et coordinateur de la lutte contre les catastrophes au bureau de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à Dakar, au Sénégal, était, avec ses collègues, prêt à intervenir rapidement.

Lors des inondations de 2008, 34 personnes ont perdu la vie, contre 322 dans les inondations de l'année précédente ; 155 322 personnes ont été affectées en 2008, contre 816 198 en 2007. Le coût de l'intervention de 2007 était plus du double de celui de 2008, soit US$ 4,23 millions et US$ 1,64 million, respectivement.

Pour Kili Fiacre, directeur général de l'Office national de la protection civile de Côte d'Ivoire, l'ARMR est une bonne initiative puisqu'elle contribue à la gestion efficace des inondations.

Pourtant, pour tirer profit du système, "il faut poursuivre les efforts des gestionnaires des catastrophes, des fournisseurs de services climatologiques et des principaux donateurs d'aide humanitaire, et la collaboration entre ces différents acteurs".

Tall ajoute que le système d'ARMR a contribué aux progrès enregistrés en matière de recherche climatique et de réduction des risques en Afrique de l'Ouest.

 
Cet article a été produit par le bureau Afrique subsaharienne de SciDev.Net.