14/04/11

Un centre ‘intégré’ pour le développement des médicaments en Afrique

Le centre sera hébergé par l'Université du Cap, en Afrique du Sud Crédit image: Flickr/DanieVDM

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[LE CAP] Un centre de recherche "intégré", décrit comme le premier de ce genre en Afrique sub-saharienne, destiné à combler le déficit entre les sciences de base et le développement de médicaments, a été inauguré la semaine dernière (7 avril) en Afrique du Sud.

Le Drug Discovery and Development Centre, également connu sous l'acronyme H-3D, sera axé sur le développement et les tests réalisés sur les médicaments précliniques potentiels pour traiter les maladies qui affligent le continent ; il formera également les scientifiques africains aux compétences nécessaires pour développer des médicaments, notamment la chimie, la biologie et la pharmacologie.

Il permettra aux "Africains de trouver leurs propres solutions pour les problèmes sanitaires qui les concernent", a déclaré Kelly Chibale, directrice de recherches et chimiste à l'Université du Cap (UCT), qui hébergera le centre.

Le but est de disposer "d'une masse cruciale de ressources humaines" pour aider à rendre l'Afrique suffisamment compétitive pour attirer les contrats de l'industrie pharmaceutique et des organismes de recherches, ainsi que pour créer des emplois en Afrique, a déclaré K. Chibale.

Elle a déclaré à SciDev.Net : "L'Afrique du Sud a une importante renommée dans le développement de sciences de base et d'études cliniques ; les chercheurs vont donc combler le déficit qui a toujours existé en traduisant les connaissances en nouveaux médicaments". Elle a cependant ajouté que des lacunes existent au niveau des connaissances et de l'expertise dans la chaîne de développement de médicaments, également en Afrique du Sud, qui est l'économie d'Afrique sub-saharienne la plus avancée au niveau des technologies ; le centre essaiera donc de combler ces lacunes.

Les recherches seront axées sur les médicaments visant à traiter le paludisme, la tuberculose et les maladies cardio-vasculaires.

Mamphela Ramphele, Président de la Technology Innovation Agency (TIA), en Afrique du Sud, a déclaré que les chercheurs devraient saisir cette opportunité pour lutter également contre les maladies telles que la typhoïde, le choléra et la cécité des rivières, qui sont essentiellement limitées à l'Afrique.

Toutefois, K. Chibale a signalé que la route est longue avant que ces médicaments puissent être distribués : "Je ne veux donner aucun espoir qui ne serait pas réaliste. Nous allons embrasser plusieurs grenouilles avant de rencontrer le prince".

Timothy Wells, responsable scientifique en chef à la Medicines for Malaria Venture (MMV) a indiqué à SciDev.Net que le centre était l'occasion de fournir des médicaments originaux produits en interne pour les maladies auxquelles les pays industrialisés accordent peu d'attention.

Outre la MMV, le centre travaille également en collaboration avec le National Institute of Allergy and Infectious Diseases des National Institutes of Health, des États-Unis, ainsi qu'avec des entreprises pharmaceutiques telles que Novartis et GlaxoSmithKline.

La MMVet la TIA cofinanceront le H-3D à hauteur de 20 millions de rands (environ 3 millions de dollars américains ou 2,2 millions d'euros) au cours des quatre prochaines années. La MMV sponsorisera également des programmes d'encadrement pour les chercheurs Sud africains.