23/09/13

La Tanzanie teste une application mobile pour analyser l’eau potable

Authorities view statistics, during a conference
Crédit image: Flickr/mWater Press Stock Photos/Annie

Lecture rapide

  • Selon l'OMS, la contamination de l'eau est l'une des causes des maladies diarrhéiques dans le monde
  • En utilisant l'application et un kit bon marché, les travailleurs peuvent évaluer la qualité de l'eau à l’aide de téléphones-appareils photo
  • D’après un expert, l’essai aura un grand impact s’il est accompagné de la sensibilisation sur l'application

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Une application pour smartphones – le mWater – aide un organisme local tanzanien à surveiller le niveau de contamination de l'eau potable et à cartographier la qualité des cours d'eau. 

L'eau contaminée est l’une des causes des maladies diarrhéiques qui tuent environ 760 000 enfants de moins de cinq ans chaque année dans le monde, selon l'OMS.

La ville de Mwanza, où l’essai se déroule, a des problèmes de contrôle de la sûreté de l'approvisionnement en eau parce que l’utilisation de laboratoires de microbiologie et d'incubateurs pour analyser l'eau est coûteuse.

"Nous avons constaté [à travers une étude de base à Mwanza] que les puits peu profonds sont aussi contaminés statistiquement que les lacs ou sources ouverts", a affirmé Annie Feighery, cofondateur d'une organisation américaine à but non lucratif également appelée mWater, qui soutient le projet.

“Si des rapports sur la qualité de l'eau potable conduisaient à des mesures correctives d’une manière qui ne pénalise pas les utilisateurs d'eau, alors le potentiel serait solide.”

Nick Dickinson, administrateur de programmes pour l'équipe Afrique au Centre international de l’eau et de l'assainissement (IRC)

Grâce à une subvention de US$ 100 000 de l'Agence américaine pour le développement international, mWater collabore avec l'organisme en charge de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement à Mwanza et au cours des neuf prochains mois l’application permettra de tester la qualité de l'eau et de cartographier les résultats en ligne.

Les partenaires ont contribué à la formation des travailleurs de la santé et des services d'eau sur l'application le mois dernier (19-20 août).
 
Pour analyser la qualité de l’eau, des chercheurs remplissent un sac de 100 ml (pour les normes de l'eau potable) et une plaque sèche d’un millilitre (pour les normes des eaux de bain), laissent chacun se décanter pendant 24 heures, et ensuite prennent des photos des échantillons avec des caméras sur téléphones portables.

L'application mWater analyse la densité de bactéries d'origine hydrique telles que l’Escherichia coli sur la base des changements de couleur de l'eau. Elle réalise un codage couleur de l'eau et le poste sur une carte participative sur laquelle les travailleurs des services d'eau peuvent ajouter des notes et actualiser les paramètres du lieu avec le temps.

Annie Feighery a déclaré à SciDev.Net: "mWater a commencé à mettre en place une chaîne d'approvisionnement de kits d'analyse de l'eau pour l'application en Tanzanie. Un kit coûtera US$ 5, mais l'application est gratuite".

Elle a ajouté: "Les clients cibles sont les travailleurs de la santé et des services d’eau. Nous voulons que ce soit une solution axée sur le marché – par lequel son existence peut être assurée sans nous en tant qu'une organisation d'aide.

En raison du régime de taxation élevé en Tanzanie pour les marchandises importées, les partenaires collaborent avec le gouvernement pour que les kits fabriqués en Inde soient exonérés d’impôt.

Lorsque beaucoup de cours d'eau seront cartographiés, mWater et les travailleurs du secteur de la santé ajouteront un composant texte qui avertit les populations locales si certaines sources sont non potables et proposeront des alternatives.

mWater a l'intention de cartographier les sources d'eau partout en Tanzanie vers la fin de cette année – en fonction des financements supplémentaires – et poursuivra cette activité au Rwanda et en Ethiopie.

Nick Dickinson, un administrateur de programmes pour l'équipe Afrique au Centre international de l’eau et de l'assainissement (IRC), qui est basé aux Pays-Bas, a laissé entendre que le projet pouvait avoir un grand impact s’il était associé à la sensibilisation et à une analyse systématique de la part des autorités et des fournisseurs de services chargés de veiller à la qualité de l'eau issue des sources d'eau potable.

"Si des rapports sur la qualité de l'eau potable conduisaient à des mesures correctives d’une manière qui ne pénalise pas les utilisateurs d'eau, alors le potentiel serait solide", a affirmé Dickinson.
 
Le présent article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.