19/01/11

L’Algérie entend accélérer le développement des énergies vertes

Un grand projet saharien d'énergie solaire fait partie du programme algérien Crédit image: Flickr/IIED

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[ALGER] L’Algérie s’est fixée comme objectif de produire 40 pour cent de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2020, a annoncé le Ministre de l’énergie, Youcef Yousfi.

Une soixantaine de projets d’énergie renouvelable seront lancés pour porter la capacité de production à 3000 mégawatts, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée (2 janvier) dans le cadre du lancement de la stratégie.

« L’objectif principal de cette nouvelle politique est de préparer le pays à l’ère post-pétrole », a expliqué Yousfi.

Actuellement, les énergies fossiles représentent 96 pour cent des recettes d’exportation et constituent la base de l’économie nationale. Le pays espère remplacer ces recettes par l’exportation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables.

« L’Algérie s’est lancée tardivement dans le développement du secteur des énergies renouvelables, mais en multipliant les projets, nous pouvons rattraper notre retard », a expliqué Omar Bouhadjar, responsable de la recherche au Centre algérien de développement des énergies renouvelables (CDER).

 « Le mois dernier de grands projets d’appui à la nouvelle stratégie algérienne ont été annoncés » a-t-il ajouté.

Mais les législateurs ont été contraints de remettre à plus tard le débat sur un projet de stratégie de développement des énergies renouvelables prévu le 4 janvier en raison de la situation politique.

L’Algérie a également adhéré à l’Initiative industrielle Desertec dont l’objectif est de répondre à 15 pour cent des besoins de l’Europe en électricité d’ici 2050 par l’énergie solaire et l’énergie éolienne. Cette adhésion intervient après une visite officielle effectuée en Allemagne le mois dernier (8 décembre), visite à l’occasion de laquelle le Président Abdelaziz Bouteflika et la chancellière Angela Merkel ont convenu de la création d’une commission économique conjointe pour la réalisation du projet.

Parallèlement, le contrat du premier parc éolien d’Algérie a été attribué à Cegelec, un consortium français (13 décembre). Ce parc de 30 hectares sera construit à Kabertene, à 73 kilomètres au nord de la ville d’Adrar, au Sud-Est de l’Algérie, et devrait être inauguré en  2012.

Dans le cadre de ce qui est probablement son projet le plus ambitieux, le gouvernement a annoncé le mois dernier (20 décembre) la création de Boughzoul, la première ville écologique d’Afrique du Nord, à 170 kilomètres au Sud d’Alger, avec la construction de logements pour 400.000 habitants.

Le Fonds pour l’environnement mondial va apporter son appui à ce projet en faisant don de US$ 8,2 millions. Selon le ministre de l’énergie, ce projet, dont l’achèvement est prévu à l’horizon 2025, servira de modèle pour l’Algérie pour tous les projets urbains du pays.

« Une importante étape sera franchie au mois de juin 2011, lorsque le prototype du premier panneau photovoltaïque entièrement fabriqué en Algérie sortira des laboratoires de la Silicon Technology Development Unit », explique Bouziane Mahmah, chercheur au CDER.

« Les premières installations de production seront lancées d’ici 2013,, ce qui réduira probablement les dépenses induits par le passage à  l’énergie solaire », a-t-il précisé.

Selon Bouhdjar, l’Algérie réduit le prix de la technologie dont elle a besoin en mettant en  concurrence  le Japon, l’Europe et les Etats-Unis, les fournisseurs.