26/09/12

L’exploitation des réserves d’eaux souterraines de Namibie jugée précoce

La découverte de la nappe aquifère est une 'bonne nouvelle' Crédit image: Flickr/Euclid vanderKroew

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[WINDHOEK]  La décision d'extraire des précieuses ressources en eau d'une grande nappe aquifère souterraine dans le Nord de la Namibie pourrait dépendre d’études plus approfondies, selon certains fonctionnaires s’exprimant lors d'une conférence sur les investissements dans le secteur de l’eau.

Au rythme actuel de consommation, la nappe aquifère, découverte en juillet dernier, pourrait contenir assez d'eau pour alimenter environ un million de personnes vivant dans la région pendant 400 ans, tout en stimulant, grâce à l'irrigation, le développement de cette région pauvre soumise à un surpâturage intense, où les femmes et les enfants marchent pendant des heures pour accéder aux trous de forage et à l'eau douce.

Fonctionnaires et scientifiques ont mis en garde contre un excès d'optimisme jusqu’à ce que des études approfondies soient menées. L’une des raisons avancée est que la nappe aquifère se trouve sous une plus petite ressource d’eau polluée, si bien que les moyens de l’exploiter demeurent incertains.

Pour Abraham Nehemia, sous-secrétaire au ministère namibien de l'agriculture, des eaux et forêts, s’exprimant en marge de la Conférence sur les investissements dans le secteur de l’eau, organisés les 12 à 14 septembre derniers à Windhoek, la capitale de la Namibie, "nous devons d’abord déterminer l'étendue de la réserve d'eau et son accessibilité. On trouve beaucoup d'eau saumâtre [partiellement salée] dans la région".  

Heike Wanke, hydrogéologue à l'Université de la Namibie, met en garde contre toute précipitation.

"Sa situation à proximité d'une nappe aquifère polluée signifie que des trous de forage devront être percés à des endroits appropriés", insiste Wanke, ajoutant que des études sur l'âge de la nappe aquifère fourniront des informations sur les taux d'extraction durables, mais n'ont pas encore été complétées.

Si les études montrent que l'eau peut être extraite de manière durable et en toute sécurité, elle profitera à la région, soulignent les experts.

"La nappe aquifère est une source d'eau alternative pour le Nord de la Namibie, pour que [la région] ne dépende plus uniquement des eaux de surface provenant d’Angola. Les changements climatiques devant sévèrement affecter la Namibie, c’est une bonne nouvelle", se félicite Martin Quinger, responsable d'un projet de gestion des eaux souterraines exécuté conjointement par la Namibie et l'Allemagne dans le bassin de Cuvelai-Etosha.

Selon une estimation prudente, la nappe découverte est évaluée à cinq milliards de mètres cubes d'eau, enfouis sous la partie Nord du désert du Kalahari dans la région d'Ohangwena de Namibie, où la pluviométrie atteint à peine 475 millimètres par an.

La nappe s'étend jusqu’en Angola, pour lequel aucune donnée n'est disponible, et pourrait contenir jusqu'à 20 milliards de mètres cubes, ajoute Quinger.

Actuellement, l'eau pour alimenter environ 500 000 personnes est transportée depuis l'Angola par un canal en mauvais état.

"L’eau de la nappe aquifère, stockée depuis plus de 10 000 ans, est également d’une qualité remarquable, ce qui fait qu’elle ne nécessite aucun traitement coûteux", rappelle-t-il. "Elle donnera une grande impulsion à l'élevage et à l'agriculture dans la région".