31/03/14

Le sol à proximité des sites miniers ‘contaminé par des métaux lourds’

mining sites
Crédit image: Flickr/CFOR

Lecture rapide

  • Des chercheurs ont évalué les risques pour l'environnement du sol à proximité d'un site minier en Namibie
  • Ils ont trouvé des niveaux de cuivre et de plomb, qui pourraient être dangereux pour l'homme
  • Un projet de l'UNESCO vise à évaluer les risques pour la santé des zones d'exploitation minière dans les pays africains.

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[WINDHOEK] Les sols agricoles à proximité des sites miniers ont des taux élevés de métaux lourds tels que le plomb et le cuivre, ce qui pose un danger pour la santé et l'environnement, d’après une étude réalisée en Namibie.
 


Des scientifiques de l'Université de Namibie (UNAM) et de l'Université de Zagreb en Croatie ont évalué les types de métaux lourds présents dans la mine de Kombat – un site utilisé pour l’extraction du cuivre dans le nord de la Namibie entre 1962 et 2008 – et ses environs, en vue de déterminer s'ils constituent un risque pour les humains.

Ils ont sélectionné 14 échantillons de sol issus d'un barrage sur le site minier, 13 échantillons provenant d'une zone proche de la mine et 20 échantillons dans un site relativement éloigné de cette mine. Les échantillons de sol ont été sélectionnés à deux reprises, chaque fois en mars et en août 2006. Les quantités de métaux lourds sur le site minier ont ensuite été comparées avec celles des zones environnantes.

"Dans de nombreux pays d'Afrique sub-saharienne, [suffisamment d’] éléments de preuves fondées sur la science sont nécessaires pour influencer les politiques qui contribuent à réduire les effets néfastes des activités minières sur l'écosystème et pour promouvoir l'exploitation minière sûre chez différentes parties prenantes, y compris les communautés locales".
Felix Toteu, UNESCO

L'étude, publiée dans le Journal of Geochemical Exploration, le 21 janvier, a trouvé jusqu'à 150 mg de cuivre et 164 mg de plomb par kilogramme de sol près de la mine.

Les quantités sont plus élevées que celles qui sont définies dans des lignes directrices canadiennes pour une utilisation agricole, à savoir: 63 mg de cuivre et 70 mg de plomb par kg de sol.
 
"Bien qu’une forte pluie puisse provoquer un effondrement des résidus [déchets de mine], même une légère brise peut librement propager des matières toxiques en grains fins dans la zone environnante et entraîner la contamination des sols arables ainsi qu’un risque de santé dans [la] zone résidentielle", expliquent les auteurs.

Benjamin Mapani, géologue à l'UNAM et un co-auteur de l'étude, affirme que si certains de ces métaux persistent dans l'environnement, ils peuvent contaminer les cultures et entrer dans la chaîne alimentaire. L'étude recommande de recouvrir les zones touchées avec de la terre non contaminée pour que les enfants n'inhalent pas la poussière polluée, d’installer ailleurs les habitants des zones touchées, et de planter certaines graminées qui absorbent les métaux.

L’Afrique australe compte de nombreuses mines abandonnées, mais selon Benjamin Mapani, peu d'études ont été menées dans le but de déterminer leur impact sur l'environnement.

Mapani, qui est également le secrétaire général de la Société africaine  de géologie, ajoute que le bureau de l'UNESCO à Nairobi, au Kenya, a développé un projet depuis 2013 pour étudier le problème en Afrique sub-saharienne.

La phase de délimitation du champ se déroule avec la participation du Burkina Faso, duo Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Kenya, de la Namibie, du Nigéria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de la Zambie.

Selon Felix Toteu, le coordonnateur du projet de l'UNESCO, on pense qu’au cours des quatre prochaines années, le projet couvrira plus de pays et plus de types de déchets miniers, dont le charbon, l'uranium, le nickel, le cobalt et le pétrole.
 
Il ajoute que si rien n'est fait dès maintenant, l’Afrique va souffrir de maladies liées à la contamination. Le projet a pour objectif de recueillir des données scientifiques concernant les impacts de l'exploitation minière sur l'environnement.

"Dans de nombreux pays d'Afrique sub-saharienne, [suffisamment d’] éléments de preuve scientifiques sont nécessaires pour influencer les politiques qui contribuent à réduire les effets néfastes des activités minières sur l'écosystème ainsi qu’ à promouvoir une exploitation minière sûre chez différentes parties prenantes, y compris les communautés locales", déclare Toteu à Scidev.Net.

Lien vers le résumé dans le Journal of Geochemical Exploration
 

Cet article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.

Références

Journal of Geochemical Exploration: doi.org/10.1016/j.gexplo.2014.01.009 (2014)