25/04/17

Essais grandeur nature pour un vaccin antipaludique

Malaria Laboratory
Crédit image: Path Global Health

Lecture rapide

  • L'OMS annonce pour 2018 des essais pilotes pour un vaccin contre le paludisme
  • Les essais auront lieu dans trois pays africains: le Ghana, le Malawi et le Kenya
  • Ces essais évalueront le Mosquirix dans le contexte d'une campagne de vaccination

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L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce qu'elle va procéder, dès l'année prochaine, à des essais grandeur nature d'un vaccin antipaludique, le RTS,S/AS01, encore connu sous le nom de Mosquirix.
 
Ce vaccin a été mis au point par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), avec le soutien de l'ONG Path Malaria Vaccine Initiative.
 
Trois pays africains ont été sélectionnés pour mener ces tests : le Ghana, le Kenya et le Malawi.
 
Chacun de ces pays avait déjà pris part aux essais cliniques de phase 3 conduits début 2014 et portant sur l'efficacité et la sûreté du vaccin.
 
En outre, ils ont tous obtenu des résultats significatifs dans la réduction de la mortalité liée à la maladie, à travers la mise en œuvre de mesures de prévention et de lutte efficaces, mais ils font encore face à d'énormes défis.
 

“Les informations recueillies dans le projet pilote nous aideront à prendre des décisions sur une utilisation à plus grande échelle de ce vaccin.”

Matshidiso Moeti
Directrice Régionale de l'OMS pour l'Afrique

Le nouveau vaccin a déjà obtenu l'approbation de l'Agence Européenne des Médicaments – EMA, European Medicines Agency.
 
Il sera administré à quelque 750.000 enfants dans le cadre de soins de routine.
 
L'OMS et ses partenaires souhaitent en effet évaluer la faisabilité de la mise en œuvre des exigences techniques liées à l'administration du vaccin.
 
Pour être efficace, le Mosquirix doit être administré quatre fois – une fois par mois pendant trois mois et une dernière fois dix-huit mois plus tard.
 
Des résultats satisfaisants ont été obtenus lors des tests de phase 3 conduits en 2014, mais l'OMS souhaitait mener des essais pilotes pour évaluer la faisabilité d'une telle opération dans le contexte d'une campagne de vaccination classique, dans des pays aux structures sanitaires précaires.
 
Les essais pilotes seront complétés, d'ici à 2022, par des études de phase 4 sous la supervision de GSK, dans le cadre d'un plan d'évaluation de risques convenu avec l'EMA.
 
Réagissant à l'annonce de l'OMS, la directrice régionale de l'organisation pour la région Afrique, Matshidiso Moeti, a déclaré que "la perspective d'un vaccin contre le paludisme est une excellente nouvelle. Les informations recueillies dans le projet pilote nous aideront à prendre des décisions sur une utilisation à plus grande échelle de ce vaccin."
 
"Combiné aux interventions actuelles contre le paludisme, ce vaccin pourrait sauver des dizaines de milliers de vies en Afrique", a-t-elle ajouté.
 
RTS,S/AS01 a été conçu dans les années 1980 et a fait l'objet d'une série d'études, dont des essais cliniques de phase 3 ayant impliqué plus de 15.000 enfants sur une dizaine de sites en Afrique.
 
Il a été conçu pour prévenir le paludisme à Plasmodium falciparum en Afrique subsaharienne et est proposé comme un outil pour compléter d'autres interventions de lutte contre le paludisme, telles que les moustiquaires, les médicaments et les insecticides.
 
L'annonce de l'OMS a été faite ce 24 avril, veille de la Journée internationale de lutte contre le paludisme, à Nairobi.
 
L'organisation a appelé à l'occasion à une recrudescence des efforts en vue d'accorder une place prépondérante à la prévention, dans la lutte contre le paludisme.
 
Le dernier rapport de l'OMS sur le paludisme a identifié des lacunes critiques dans le domaine de la couverture de la prévention, notamment en Afrique sub-saharienne.
 
L'organisation s'alarme ainsi de ce que 43% des personnes à risque vivant dans la région n'aient pas utilisé de moustiquaires ou d'insecticides en 2015.
 
Dans la même période, déplore-t-elle, 69% des femmes dans une vingtaine de pays africains n'ont pas eu accès aux trois doses ou plus de traitement antipaludique recommandées.
 
Toutefois, l'OMS note que des progrès importants ont été enregistrés à l'échelle mondiale. Selon le rapport 2016 de l'OMS sur la maladie, la proportion de nouveaux cas de paludisme a chuté de 21% entre 2010 et 2015, tandis que le taux de mortalité chutait de 29% sur la même période.