24/07/15

Feu vert de l’UE pour un vaccin contre le palu

Mosquito
Crédit image: Flickr/Ramón Portellano

Lecture rapide

  • L’avis favorable de l’EMA fait suite à des essais cliniques menés dans sept pays africains
  • Les experts ont jugé que bien qu’offrant une efficacité limitée, le vaccin peut être considéré comme bénéfique
  • Ils recommandent ainsi son utilisation simultanée avec certaines méthodes conventionnelles de lutte contre le paludisme

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Le Comité de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour les médicaments à usage humain [Committee for Medicinal Products for Human Use – CHMP] a émis un avis scientifique positif pour le Mosquirix, pour une utilisation en dehors de l'Union européenne (UE).
 
Le Mosquirix, mis au point par la firme britannique GlaxoSmithKline (GSK), avec le soutien de la fondation Bill et Melinda Gates, est considéré par les experts comme le vaccin expérimental le plus avancé du monde contre le paludisme.
 
Il est destiné aux enfants âgés entre six semaines et dix-sept mois et est censé les immuniser contre le paludisme et l’hépatite B.
 
Mosquirix devient ainsi le premier vaccin contre le paludisme à être évalué par une autorité de régulation.
 
Mais avant d’être commercialisé, il devra encore recevoir le feu vert de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
 
Mosquirix est destiné à protéger contre le paludisme causé par Plasmodium falciparum. Toutefois, en raison de sa composition, il protège aussi contre l'hépatite B.

 

Efficacité limitée

 
Selon les experts du CHMP, la preuve scientifique principale de l’efficacité du Mosquirix dérive d’essais cliniques à grande échelle menés dans sept pays africains (Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique et Tanzanie).
 
Ces essais portaient sur deux groupes de bébés, l’un composé de nourrissons âgés de 6 à 12 semaines et l’autre, constitué d'enfants de 5 à 17 mois.
 
Le vaccin s’est avéré efficace dans la prévention contre un premier épisode de paludisme ou des épisodes de paludisme clinique chez 56% des enfants âgés de 5 à 17 mois et 31% des enfants âgés de 6 à 12 semaines.
 
Mais même si son efficacité a diminué dans les 12 mois suivant la vaccination, son profil de sécurité a été jugé acceptable.
 
Toutefois, le CHMP a conclu qu’en dépit de cette efficacité limitée, les bénéfices induits par l’utilisation du Mosquirix l’emportaient sur les risques, dans les deux groupes d'âge étudiés.
 
Le comité de l'EMA précise que les bénéfices de la vaccination peuvent être particulièrement importants chez les enfants dans les zones de forte transmission dans lesquelles la mortalité est très élevée.
 
L’EMA note en outre que parce que les études ont montré que Mosquirix ne propose pas une protection complète et que la protection qu'elle fournit diminue à long terme, il est important que les mesures de protection en place, notamment les moustiquaires imprégnées d'insecticide, continuent d’être utilisées, en plus du vaccin.
 
Le CHMP a également convenu d'un programme de suivi avec l'entreprise britannique, pour s’assurer que la sécurité et l'efficacité de Mosquirix font l’objet d’une surveillance en continu, comme décrit dans le plan de gestion des risques.
 
Le paludisme est une maladie causée par des parasites appelés plasmodium, qui sont transmis à l'homme par les piqûres de moustiques infectés.
 
Alors que cinq différents types de parasites Plasmodium sont susceptibles de causer le paludisme, Plasmodium falciparum est reconnu comme le plus dangereux. Faute de traitement, le paludisme peut rapidement conduire à la mort.
 
Selon l'OMS, en 2013, 627.000 décès dus au paludisme ont été enregistrés dans le monde, dont 562.000 – environ 90% – en Afrique, principalement chez les enfants de moins de 5 ans (82%).