10/04/17

Une épidémie de méningite fait 55 victimes au Niger

Ready for vaccination
Crédit image: Flickr / UNAMID

Lecture rapide

  • Six régions du pays sont déjà touchées par la maladie, y compris la région de Niamey
  • Une campagne de vaccination est lancée et des soins gratuits sont offerts aux malades
  • En 2016, l’épidémie avait fait 89 victimes, contre 573 l’année précédente

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Comme chaque année à cette période, le Niger fait face depuis quelques temps à une épidémie de méningite dont le bilan ne fait que s’alourdir.
 
Au 28 mars dernier, six régions du pays étaient touchées à savoir : Tahoua, Tillabéry, Dosso, Maradi, Zinder et Niamey.
 
Au total 921 cas dont 55 décès, soit une létalité de 6%, ont été enregistrés depuis le début de l’année par les autorités sanitaires, selon les statistiques établies par le ministère de la Santé publique, l’OMS et le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Niger.
 

“Les personnes ayant déjà été vaccinées en 2015 et en 2016, une nouvelle vaccination n’est pas nécessaire cette année ; tout simplement parce que le vaccin protège pendant trois ans”

Illiassou Idi Mainassara
Ministre de la Santé publique, Niger

 
 
Le ministère de la Santé publique a par exemple déclaré l’épidémie dans un district sanitaire de Niamey le 28 mars dernier.
 
Selon le ministre de la Santé publique, Illiassou Idi Mainassara, la situation de l’épidémie fin mars dans cette région se présentait de la façon suivante : "trois centres de santé intégrés du district sanitaire de Niamey II sont touchés par l’épidémie, à savoir les quartiers Foulan Koira ou Koiratagui, Lazaret et Boukoki ".
 
Par ailleurs, a indiqué le ministre, "six districts sanitaires sont en alerte dans les régions de Tillabery, Dosso et également dans les communes III et IV de Niamey".
 
Aussi les autorités sont-elles à pied d’œuvre pour lutter contre la maladie à travers des soins prodigués aux personnes déjà malades.
 
A ce propos, SciDev.Net a appris qu’à ce jour, le ministère dispose d’un stock de Ceftriaxone permettant de prendre en charge plus de 22 000 malades.
 
Et pour faire face à situation, le ministre en charge de la Santé publique a indiqué que tous les malades sont soignés gratuitement dans les centres de santé.
 
Parallèlement, une campagne de vaccination est en cours dans les aires de santé touchées par l’épidémie, pour stopper la propagation de la maladie.
 
Pour cela, les autorités sanitaires signalent la disponibilité d’un stock tampon de vaccin et la préparation d’un plan de sensibilisation de la population à la communication de proximité dans les zones à risque.
 

Equipe ambulante

 
A en croire Illiassou Idi Mainassara, cette vaccination concerne les personnes âgées de 2 à 20 ans, soit près de 102 000 personnes.
 
Il a toutefois précisé que pour les personnes ayant déjà été vaccinées en 2015 et en 2016, une nouvelle vaccination n’est pas nécessaire cette année ; tout simplement parce que le vaccin protège pendant trois ans.
 
Pour réaliser cette opération, une équipe ambulante fait le tour des quartiers endémiques. Exemple ici au centre de santé intégré de Lazaret où Maïmouna est venue faire vacciner sa fille Adama, âgée de 12 ans.
 
"Ça fait six jours que je fais les tours dans les centres de santé pour la faire vacciner contre la méningite. C’est finalement aujourd’hui que j’ai eu la chance de trouver l’équipe de vaccination", dit-elle, visiblement soulagée.
 
Faisant partie de la zone dite "ceinture de la méningite" qui s’étend du Sénégal à l’Ethiopie, le Niger paie chaque année un lourd tribut à la méningite.
 
Ainsi, en 2016, la maladie avait touché 1 293 personnes et fait 89 morts tandis qu’une année plus tôt, en 2015, le bilan était de 573 morts sur plus de 8 500 cas enregistrés entre janvier et juin.
 
Outre le Niger, le Nigeria voisin connaît également une épidémie de méningite plus sévère qui, depuis le début de l’année, a déjà fait quelque 328 morts, d’après le dernier bilan communiqué fin mars par les autorités.