27/09/13

Cuisiner au biogaz ‘réduit de moitié la fumée et ses substances toxiques’

Naivasha Biogas cooking
Crédit image: Flickr/C.Rieck, SuSanA Secretariat

Lecture rapide

  • Le bois de chauffage contient des substances chimiques responsables des infections pulmonaires, notamment la pneumonie
  • L’utilisation du biogaz pour la cuisine peut réduire l’exposition à la fumée et à ses effets néfastes
  • Contrairement au bois, le biogaz brûle proprement, tout en réduisant la pollution de l’air et l’émission des substances toxiques.

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[NAIROBI] Selon une étude réalisée au Kenya, la technologie du biogaz — système permettant de transformer les déchets organiques issus des déjections du bétail en énergie pour la cuisine – peut réduire le temps de cuisson au feu de bois, ainsi que les problèmes de santé causés par l’exposition à la fumée.
 
Les auteurs de l’étude affirment que plusieurs femmes vivant dans de petites fermes laitières au Kenya, comme dans la plupart des ménages ruraux des pays en développement, cuisinent essentiellement au bois dans des cuisines peu aérées. Ces femmes, de même que leurs enfants, sont susceptibles de souffrir de l’exposition à la fumée de bois et de ses effets nocifs sur leur santé
 
Afin de déterminer si l’utilisation du biogaz pourrait être une meilleure alternative en zone rurale au Kenya, des chercheurs ont étudié les niveaux d’exposition de deux groupes de femmes rurales à la fumée et à ses substances toxiques. Ils ont comparé un groupe de femmes utilisant essentiellement le biogaz – mais qui pourraient également utiliser le bois – à un autre groupe qui utilise exclusivement le bois de chauffage. Ils se sont aussi intéressés au temps hebdomadaire consacré à la cuisine par chacun des groupes.

“Les femmes qui utilisent le biogaz sont avantagées, puisqu’elles sont moins exposées aux émissions de substances toxiques issues du bois de chauffage.”

John VanLeeuwen, épidémiologiste à l’Université de l’Île-du-Prince-Edouard, Canada

Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology, dans son édition du 30 juillet, contrairement à l’autre groupe, les femmes agricultrices qui cuisinent au biogaz y consacrent 50 pour cent moins de temps, comparativement à la cuisine au bois de chauffage, même si les deux groupes passent un temps similaire dans leurs cuisines.
 
 « Les femmes qui utilisent le biogaz sont avantagées, puisqu’elles sont moins exposées aux émissions de substances toxiques issues du bois de chauffage », note John VanLeeuwen, co-auteur de l’étude et épidémiologiste à l’Université de l’Île-du-Prince-Edouard au Canada.
 
Il affirme que la fumée du biogaz a une plus faible concentration en substances toxiques que celle émise par le bois, car il brûle proprement, réduisant ainsi la pollution de l’air.
 
Selon les explications de Jeremiah Chakaya, conseiller technique de l’Association kényane pour la prévention de la tuberculose et des maladies pulmonaires, « la fumée du bois de chauffage contribue énormément à la pollution de l’air intérieur et augmente la quantité des émissions de substances toxiques. La fumée détruit le système de défense des poumons, entraînant des problèmes respiratoires et un risque d’infection pulmonaire grave, notamment la pneumonie et les maladies obstructives ».
 
 VanLeeuwen note que les conclusions de l’étude sont utiles pour l’Afrique subsaharienne, puisque le nombre de fermes laitières ne cesse de croître dans la région tout comme la consommation de lait.
 
« Le purin des vaches peut être utilisé comme source d’énergie alternative économique pour la cuisine, réduisant ainsi la pression exercée sur les forêts », déclare-t-il.
 
Selon Mary Njoki, mère de cinq enfants vivant en zone rurale au Kenya, malgré ses avantages, la technologie du biogaz n’est toujours pas à la portée de la plupart des femmes dans son village, à cause du coût élevé de l’installation des digesteurs.
 
 « J’ai dû contracter un prêt de 80.000 shillings kényans (environ 900 dollars US) que je n’ai toujours pas entièrement remboursé, six mois plus tard », affirme-t-elle.
 
« Le biogaz est avantageux, parce qu’il permet de préparer rapidement, mais je continue d’utiliser le bois quand il fait frais pour réchauffer la maison et faire la cuisine, puisque pendant cette période, la chaleur produite par le biogaz est insuffisante », ajoute-t-elle.

Lien vers l’étude complète dans Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology

Article produit par la rédaction anglaise Afrique subsaharienne de SciDev.Net.

Références

Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology doi :10.1038/jes.2013.42 (2013)