11/04/11

Le Maroc lance trois projets pour doper l’innovation

L'une des 'cités d'innovation' sera construite à Fès, la deuxième ville du pays Crédit image: Flickr/elchicogris

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[RABAT] Dans le cadre d’une stratégie visant à stimuler la recherche et l’innovation, le Maroc a lancé trois nouveaux projets, dont un fonds de recherche d’une dotation de €45 millions (US$65 millions) destiné à encourager les partenariats entre entreprises et inventeurs,.

Le pays entend construire quatre ‘cités d’innovation’ – des pôles scientifiques et technologiques qui abriteront des centres de recherche, des entreprises spécialisées et des pépinières d’entreprises — et mettre en place le Centre marocain pour l’Innovation ainsi que trois nouveaux fonds d’une valeur de US$65 millions.

Les fonds fourniront des subventions aux jeunes chercheurs, et aux programmes de recherche et développement des entreprises, selon la déclaration d’Ahmed Reda Chami, le ministre marocain de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies, lors de la deuxième Conférence sur l’innovation qui s’est tenue à Skhirat, au Maroc, le mois dernier (1er mars).

Le ministre de l’Education, Ahmed Akhchichine a indiqué que trois des cités d’innovation seront construites cette année à Fès, Marrakech et Rabat. Le quatrième pôle verra le jour à Casablanca l’an prochain.

L’objectif du Centre marocain de l’Innovation, pour Akhchichine, sera de dénicher les inventeurs potentiels dans les universités du pays et de leur fournir un appui pour mettre en œuvre leurs innovations.

Akhchichine affirme que le Maroc "dispose déjà d’un grand potentiel et de nombreuses compétences" et se déclare optimiste quant à l’avenir durable de l’innovation dans son pays au vu des mesures prises par le gouvernement.

"L’année dernière, les universités marocaines ont réussi à produire 40 brevets, contre moins de 10 brevets l’année d’avant," a-t-il poursuivi, attribuant ce succès aux mesures incitatives adoptées par le gouvernement.

Pour Hassanabou Saad, un haut cadre de l’Union des Inventeurs et Innovateurs marocains, des initiatives telles que les cités d’innovation "pourraient jouer un rôle clé en épaulant les chercheurs jusqu’à ce que leurs inventions voient le jour".

Youssef Ait Ali, un inventeur, considère que le nouveau projet peut aider à éliminer les barrières financières, qui ont toujours constitué un obstacle pour le déploiement des nouvelles inventions. Pourtant, les frais élevés payés par les inventeurs sur les nouveaux brevets continueront à freiner les innovations.

Si les inventeurs du pays et les syndicats d’innovation ont salué ces nouveaux projets, ils jugent le chemin à parcourir encore long.

Charnoubi Abdelghani, membre fondateur de l’Association marocaine des jeunes Inventeurs, déplore que ces projets ne résoudront pas ce que son association identifie comme étant le principal obstacle à l’appui aux jeunes inventeurs – à savoir, le faible accès aux emprunts pour développer les innovations.

Quant à Abderrahim Boumediene, président de l’Association des Inventeurs et Innovateurs marocains, il estime que la plupart des réformes du gouvernement dans le domaine de l’innovation pourraient se révéler inefficaces étant donné que "le Maroc ne dispose toujours pas d’un ministère de la recherche scientifique", ce qui entrave la viabilité de tels projets.