02/09/10

Une nouvelle variété de maïs pour préparer aux changements climatiques

Des études préviennent que des températures plus élevées menacent la viabilité des variétés de maïs actuellement cultivées Crédit image: Flickr/CIAT

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[BULAWAYO] De nouvelles variétés de maïs résistantes à la sécheresse pourraient générer des denrées alimentaires et des revenus d'une valeur de US$ 1,5 milliard en Afrique sub-saharienne, aidant ainsi les petits exploitants à faire face aux effets des changements climatiques, selon une étude réalisée dans 13 pays de la région.

Des chercheurs du Centre international d'Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT), au Mexique, et de l'Institut international d'Agriculture tropicale (IITA), au Nigeria, affirment que ces variétés auraient des rendements jusqu'à 50 pour cent plus élevés que ceux des variétés commerciales, et qu'elles se conservent bien.

Le maïs a été mis au point dans le cadre du projet "Maïs résistant à la sécheresse pour l'Afrique" (en anglais Drought-Tolerant Maize for Africa, ou DTMA) avec un financement des Fondations Bill et Melinda Gates et Howard G. Buffett.

L'étude intervient dans un contexte où d'autres publications ont récemment prévenu que d'ici 2050, les conditions dans la plupart des pays africains seront plus chaudes que par le passé, rendant la majorité des variétés de maïs cultivées non viables, et que la non-adoption du maïs résistant à la sécheresse pourrait conduire à une réduction des rendements allant jusqu'à une tonne par hectare dans la région.

Selon des estimations "d'améliorations des rendements conservatrices", les chercheurs du DTMA ont constaté que les nouvelles variétés de maïs généreraient pour les agriculteurs et les consommateurs des denrées alimentaires et des revenus d'une valeur de US$ 537 millions, chiffre susceptible d'atteindre US$ 876 millions selon des estimations "d'améliorations des rendements optimistes" sur la période étudiée (dix ans). Dans l'hypothèse où le maïs résistant à la sécheresse remplaçait totalement les variétés actuelles dans les pays étudiés, les bénéfices s'élèveraient à US$ 1,5 milliard.

Pour Wilfred Mwangi, chef du projet DTMA et directeur associé du programme mondial maïs auprès du CIMMYT, les nouvelles variétés, qui ne sont pas génétiquement modifiées, ont été mises au point pour aider les agriculteurs à faire face aux changements climatiques, étant plus résistantes que d'autres variétés à des conditions de grave sécheresse.

Il explique que quatre variétés ont été plantées cette année au Ghana — tout en étant plus résistantes à la sécheresse, ces variétés sont plus nutritives que les variétés conventionnelles – et deux au Malawi l'an dernier.

Pour Joseph Jojo Baidu-Forson, chercheur auprès du bureau Afrique sub-saharienne de Bioversity International, au Kenya, le développement de ces variétés représente un évènement important pour la sécurité alimentaire.

"Or le développement du maïs résistant à la sécheresse n'obstrue en rien l'accent mis sur d'autres cultures, notamment les plantes alimentaires autochtones et négligées comme les légumes-feuilles, qui sont nécessaires pour compléter les éléments nutritifs tirés de maïs."

Pour Peter Hartmann, directeur général de l'IITA, "l'objectif est désormais de faciliter l'accès au maïs résistant à la sécheresse pour les millions de petits cultivateurs dans les pays où les sécheresses, qui représentent toujours une menace permanente pour la production alimentaire, devraient devenir plus fréquentes et plus graves".

Le maïs est une culture de base pour plus de 300 millions de personnes en Afrique.

Lien vers l'article complet, 'Impact potentiel des investissements sur le maïs résistant à la sécheresse en Afrique' [666kB]