27/02/12

Un projet pour développer la R&D africaine sur le riz

Le but du projet est d'aider les pays africains à devenir autosuffisant en riz Crédit image: Flickr/Chef Cooke

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[ACCRA] Une stratégie de recherche destinée à épauler l’augmentation de la production de riz en Afrique vient d’être formellement annoncée par le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), une organisation panafricaine de recherche agricole.

Ce plan stratégique décennal, lancé le 1er février, vise à aider le continent à atteindre 90 pour cent d’autosuffisance en riz d’ici 2020. Dix pays au moins deviendront totalement autosuffisants, espère-t-on.

Le plan s’articule autour de sept domaines prioritaires de recherche.

Il s’agit, entre autres, de fournir aux agriculteurs des variétés de riz adaptables au climat, d’étendre les zones de production de riz tout en trouvant des solutions aux questions environnementales, de créer des débouchés pour les petits producteurs et d’établir des liens avec les partenaires du développement et le secteur privé pour stimuler l’utilisation des connaissances et des technologies rizicoles.

Ce plan sera en grande partie mis en œuvre sous les auspices du partenariat mondial de la science rizicole, un programme de recherche du groupe consultatif sur la recherche agricole internationale lancé en 2010.

Dans un entretien avec SciDev.Net, Papa Abdoulaye Seck, directeur général d’AfricaRice, estime que « le nouvel objectif stratégique d’AfricaRice est de concrétiser l’énorme potentiel africain dans le domaine du riz. Le centre est fermement convaincu que le continent a les moyens humains, physiques et économiques de produire suffisamment de riz pour se nourrir. »

L’on compte sur une augmentation de la production de riz en Afrique sub-saharienne de 18,4 millions de tonnes en 2010 à 46,8 millions d’ici 2020, et on espère que le secteur de la recherche et développement sera aussi stimulé par la formation de 30 étudiants de niveau PhD et Master, et de 100 techniciens chaque année.

Selon Seck, les coûts de ce projet sont estimés à 420 millions de dollars. Il faudra y ajouter 1,2 milliards de dollars supplémentaires pour la mise en œuvre intégrale du plan.

Le financement proviendra d’un certain nombre de donateurs, notamment la fondation Bill et Melinda Gates, le ministère britannique de l’Aide au développement international (Department for International Development ou DFID), et la Banque mondiale. L’intégralité du financement n’est pas encore assurée parce que les bailleurs de fonds doivent encore honorer leurs promesses, précise Seck.

Ce sont les scientifiques employés sur les programmes agricoles nationaux des 24 pays d’Afrique sub-saharienne membres d’AfricaRicequi seront les principaux acteurs de la mise en œuvre de ce plan.

« Ce type de projet pose en général un défi lorsqu’il s’agit de trouver suffisamment de fonds et de personnel, de répondre au manque de variétés adaptables et ayant la préférence des consommateurs et d’accéder aux outils les plus rudimentaires de production », déclare à SciDev.Net Godfrey Asea, sélectionneur de plantes à l’Institut national de la recherche agricole de l’Ouganda.

D’après Yaw Effah-Baafi, vice-ministre ghanéen de l’Alimentation et de l’agriculture, ce projet sera utile pour les pays comme le Ghana, qui consacre chaque année 450 millions de dollars à l’importation du riz pour répondre à 70 pour cent environ de la demande locale.

Cette stratégie a été approuvée en septembre dernier lors du Conseil des ministres d’AfricaRice, qui a aussi donné son feu vert au démarrage des activités des taskforces (groupes d’action) riz à l’échelle africaine, mis en place pour accélérer le développement des technologies rizicoles.

Voir ci-après une vidéo du lancement du groupe d’action GRiSP-Africa Rice :

 

Lancement du Groupe d’action GriSP-Africa Rice