15/09/11

La médecine traditionnelle gagne du terrain dans les universités africaines

Environ 80 pour cent de la population des pays en développement compte sur la médecine traditionnelle pour les soins de santé primaires. Crédit image: Flickr/TREEAID

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Dʹaprès un rapport sur une décennie de médecine traditionnelle sur le continent, le nombre de pays africains ayant des politiques nationales sur la médecine traditionnelle a presque quintuplé entre 2001 et 2010.

Ce rapport, présenté lors dʹune rencontre du Comité régional de lʹOMS pour lʹAfrique qui sʹest tenue il y a deux semaines (du 29 août au 2 septembre), indique également que le nombre de pays disposant de plans stratégiques sur la médecine traditionnelle est passé de zéro à 18 au cours de la même période, et ceux ayant un cadre national de réglementation de un à 28.

En 2010, 22 pays ont réalisé des recherches sur la médecine traditionnelle pour le paludisme, le VIH/sida, la drépanocytose, le diabète et lʹhypertension en suivant les directives de lʹOMS.

Selon lʹOMS, environ 80 pour cent de la population des pays en développement compte sur la médecine traditionnelle pour leurs soins de santé primaires.

Le rapport a observé que plusieurs universités africaines avaient intégré la médecine traditionnelle dans les formations quʹelles proposent aux étudiants en médecine et en pharmacie. Lors de la rencontre, les ministres de la Santé et le Comité régional de lʹOMS pour lʹAfrique ont accepté dʹencourager cette intégration afin de pouvoir accroître la recherche dans ce domaine.

Selon Karniyus Gamaniel, Directeur-général du National Institute for Pharmaceutical Research and Development (NIPRD) du Nigeria, "cʹest un très bon développement… La question de la formation dans les facultés de médecine et de pharmacie est fondamentale car elle permettrait de bien orienter et de sensibiliser les jeunes étudiants afin quʹils commencent à développer des plans de carrière dans cette direction".

Luis Gomes Sambo, le Directeur régional de lʹOMS pour lʹAfrique, qui a présenté ce rapport, a souligné le fait que les politiques nationales sur la médecine traditionnelle placent la conservation et lʹutilisation durable des plantes médicinales dans le domaine de la santé publique.

Il a demandé aux instituts africains de dresser un inventaire de leurs plantes médicinales et de mener des recherches sur la sécurité, lʹefficacité et la qualité de ces plantes.

Tamunoibuomi Okujagu, Directeur-général du Natural Medicine Development Agency du Nigeria, a déclaré à SciDev.Net que la décision dʹintroduire la médecine traditionnelle dans les facultés de médecine permettrait de réduire le cynisme exprimé envers sa pratique en Afrique, de neutraliser les ʹcharlatansʹ et de garantir le professionnalisme.

"Plusieurs difficultés sanitaires que nous rencontrons exigent dʹavoir recours à la médecine traditionnelle", a-t-il déclaré. "Les politiques sur la médecine traditionnelle sont positives pour lʹAfrique".

Selon Joseph Okogun, conseiller en phytochimie au NIPRD, lʹintégration de la médecine traditionnelle dans les facultés de médecine était attendue depuis longtemps.

"De nombreuses personnes utilisent, dans des pays technologiquement avancés, une médecine alternative qui inclut la médecine traditionnelle. La raison pour laquelle on sʹy intéresse davantage est que la médecine traditionnelle entraîne moins dʹeffets secondaires que les médicaments de synthèse", a-t-il déclaré, en ajoutant quʹelle était moins onéreuse et quʹon lʹutilisait fréquemment dans les traitements combinés.