01/06/11

L’Université du Zimbabwe entend nouer des liens avec le monde industriel

L'université aidera les chercheurs à commercialiser leurs innovations Crédit image: Flickr/mark.taber

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[HARARE] Tout laisse croire que la capacité de recherche et d’innovation de l’Université du Zimbabwe va être stimulée par la création d’une nouvelle unité commerciale dont l’objectif est d’attirer davantage de financements privés et d’aider les chercheurs à commercialiser leurs innovations.

Une fois classée parmi les institutions universitaires de premier plan en Afrique, l’Université du Zimbabwe a subi les conséquences de la fuite des cerveaux et une pénurie de recherche scientifique en raison des difficultés économiques que connait ce pays.

Takaruza Munyanyiwa, le pro-vice recteur responsable du développement commercial, a déclaré à SciDev.Net qu’à présent, l’université était prête pour un virage. L’unité commerciale s’emploiera à promouvoir un système d’entreprise au sein de la communauté universitaire, en attirant les fonds du secteur privé vers les programmes de recherche et développement universitaire et en valorisant les résultats de la recherche par la voie de la commercialisation des innovations. Elle aura pour objectif, à terme, de rendre le financement de l’université autonome.

L’université financera le démarrage de l’unité. Les principaux secteurs d’intervention privilégiés de la recherche qui seront soutenus par la nouvelle unité commerciale comprennent le développement des vaccins pour animaux, les aliments à base de manioc et les énergies renouvelables – en particulier l’énergie solaire et les carburants de substitution.

Les fonds commerciaux se concentreront sur la mise en place de nouveaux partenariats, des brevets et des marques. Le cadre stratégique de l’unité sera lancé vers la fin de cette année.

"Nous ne voulons pas être une université traditionnelle, nous devons être moderne et adopter une nouvelle pensée", a déclaré Munyanyiwa. "Nous voulons jouer un rôle plus significatif dans le développement économique du Zimbabwe grace aux compétences scientifiques et universitaires, y compris l’exploitation des compétences de la diaspora. Nous avons besoin d’une nouvelle culture de la recherche."

"Dans un premier temps, nous devons créer la confiance entre les partenariats publics et privés. Nous avons beaucoup de leçons à apprendre des universités de premier plan [du monde]", a déclaré Munyanyiwa.

Mais Eric Blochof, un commentateur économique indépendant, a laissé entendre que les unités commerciales stratégiques ne pouvaient fonctionner que dans le contexte d’une économie solide. Or, l’économie du Zimbabwe étant toujours dans une mauvaise passe, il sera difficile de la faire fonctionner efficacement dans la mesure où l’université elle-même et le secteur privé n’ont pas assez d’argent pour tout le monde.

La crise économique qui sévit au Zimbabwe depuis plus de dix ans a conduit à la fuite des compétences dans le secteur de la recherche, au tarissement des subventions de recherche bilatérales et à la sortie de l’Université du Zimbabwe du radar mondial de la recherche et des universités.

L’université a dévoilé ses nouveaux plans lors de la Foire internationale du Zimbabwe à Bulawayo, au Zimbabwe, le mois dernier (03-07 mai).

Related links