21/09/16

La science, composante-clé de la paix

Science artwork
Crédit image: Dolgachov

Lecture rapide

  • L’ONU a dédié la journée internationale de la paix aux objectifs de développement durable
  • La réalisation de ces objectifs dépend pour une grande part, des progrès scientifiques
  • Les chercheurs ont donc un rôle clé à jouer dans la préservation de la paix

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Loin des bruits de bottes en Syrie, du tumulte des canons en Afghanistan, de l’instabilité et de son cortège de morts en RDC et au Gabon et des menaces terroristes dans plusieurs contrées du monde, les Nations unies ont choisi cette année comme thème de la Journée de la paix (21 septembre), les Objectifs de développement durable (ODD).
 
Il s’agit d’une série d'objectifs portés par l'organisation et ayant pour but le développement international.
 
Les ODD remplacent les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont le cycle a pris fin en 2015.
 
Les 17 objectifs de développement durable ont été adoptés à l'unanimité par les 193 Etats membres de l'ONU lors d'un sommet historique des dirigeants du monde à New York, en septembre 2015.
 

“Les 17 objectifs de développement durable représentent notre vision commune de l’avenir de l’humanité et un contrat social entre les dirigeants du monde et les citoyens.”

Ban Ki-moon
Secrétaire général de l'ONU

Selon le secrétaire général des Nations unies, “les 17 objectifs de développement durable représentent notre vision commune de l’avenir de l’humanité et un contrat social entre les dirigeants du monde et les citoyens.”

“Ils résument ce que nous devons faire pour la planète et l’humanité et constituent la clé du succès”.
 
Le point 16 des objectifs de développement durable met spécifiquement l’accent sur la promotion de sociétés pacifiques et inclusives pour le développement durable, l’accès à la justice pour tous et le renforcement des institutions responsables et efficaces à tous les niveaux.
 
Toutefois, la décision de dédier l’édition 2016 de la journée internationale de la paix aux ODD ne répond pas qu’à la stricte volonté de préserver la paix, au sens d’absence de conflits armés.
 
Elle va au-delà de l’absence de guerre et pose des objectifs de développement universels comme condition nécessaire de préservation de la paix.
 
L’ambitieux agenda 2030 engage les pays à entamer des efforts pour atteindre ces objectifs au cours des quinze prochaines années. Il vise à éradiquer la pauvreté, protéger la planète et assurer la prospérité pour tous.
 
Toutefois, de nombreux écueils subsistent sur la voie de la réalisation de ces objectifs ; en particulier, de nouvelles menaces sont apparues, sur lesquelles l’ONU souhaite tirer sur la sonnette d’alarme.
 
En effet, la guerre a été une gangrène persistante pour l'humanité au cours des cent dernières années.
 
Selon les experts, il y aura eu moins de cinq jours de paix depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
 
Le vingtième siècle aura été le plus meurtrier dans l'histoire, avec 187 millions de morts, et le vingt-et-unième a commencé avec plus de 30 guerres.
 
Si les dernières guerres ont été nourries en grande partie par la quête effrénée du pouvoir et divers différends territoriaux et, plus récemment, ont eu pour terreau un agenda politique, voire religieux, l'avenir est porteur de risques de conflits liés au contrôle des ressources naturelles.
 
Si on y ajoute les conséquences prévisibles des changements climatiques, il est clair que ceci forme un cocktail potentiellement explosif.
 
Dans un tel contexte, le rôle de la science est de trouver, en amont, des solutions pour prévenir les conflits, afin de permettre aux hommes de créer les conditions idoines pour profiter des énormes avancées scientifiques et technologiques des temps modernes, car il n’y a guère d’éloge de la science sans la paix.
 
En aval, les chercheurs ont également pour mission de prendre conscience des dangers énumérés ci-dessus et d’y apporter des solutions scientifiques et technologiques.
 
Un exemple concret de ces difficultés est lié à la question de l’eau.
 
Tandis que 70% de la surface de la terre est couverte d’eau, une faible partie de cette eau constitue de l’eau douce: 2.5%.
 
Mais 1% seulement de cette proportion est accessible.
 
Un facteur aggravant est que cette ressource rare est très inégalement répartie.
 
Alors que certaines régions bénéficient d'approvisionnements abondants, d'autres comme le Moyen-Orient, n’en ont pas.
 
En Afrique, l’Égypte, Etat situé en aval, est vulnérable pour son approvisionnement à partir du Nil.
 
Elle a du reste un temps menacé d'aller en guerre pour protéger ses “droits acquis” sur les eaux du Nil…
 
Il va du rôle des chercheurs, de se pencher sur ces écueils et d’y apporter des solutions,
 
Car les conflits naissent souvent de frustrations liées aux conditions de vie des hommes ;  il s’ensuit que les progrès de la science et de la technologie peuvent permettre d’atténuer ces frustrations et donc d’éliminer les risques de conflit.
 
Ainsi la science et la technologie, au-delà de leur mission première, peuvent-elles contribuer à la préservation de la paix.
 
C’est ce que dit, in fine, l’Acte constitutif de l’Unesco, lorsqu’il dispose en son préambule : “Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.”