10/09/10

Une feuille de route pour la Révolution verte

Crédit image: Flickr/agrforum

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Une campagne menée par le secteur privé dans le but de contribuer à une ‘Révolution Verte’ en Afrique a effectué une percée la semaine dernière avec l’élaboration d’un accord sur un "plan d’action très clair" visant à sortir le continent de ses crises alimentaires.

Le plan fut élaboré lors de la première réunion du Forum pour la Révolution verte en Afrique (AGRF), à Accra, au Ghana. Ses partisans affirment qu’il ne subira pas le même sort que d’autres plans qui n’ont pas atteint les objectifs espérés pour l’Afrique, grâce à l’inclusion de mécanismes détaillés de suivi et de revue.

Pour Akin Adesina, vice-président de l’Alliance pour une Révolution verte en Afrique (AGRA), et coorganisateur de la AGRF, "c’est la première fois que nous élaborons un plan d’action très clair sur ce qu’il faut pour accélérer le rythme de la Révolution verte en termes de technologies, de politiques, de finances et d’investissements dans les infrastructures. Ce n’était pas une conférence, ce n’était pas un atelier, c’était une véritable ‘réunion d’action’".

"Vous ne pouvez pas avoir une révolution [verte] sans la présence d’un plus grand groupe d’intérêt qui soutient l’initiative. Ce à quoi nous avons pu parvenir à Accra, c’était de constituer un grand groupe de parties prenantes disant oui, l’Afrique peut et doit en finir avec sa crise alimentaire. "

Le forum, qui s’est tenu la semaine dernière (2-4 septembre), est le résultat du défi lancé par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, aux secteurs privé et public de contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Adesina a noté que le forum organisera désormais une série d’ateliers dans les pays avec tous les partenaires nécessaires, dans le but de réexaminer les tâches pour lesquelles ils se sont engagés. Le groupe a en outre déjà mis sur pied un sous-comité chargé de produire des indicateurs destinés à mesurer les progrès accomplis.

Par ailleurs, ce forum travaillera avec le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) pour évaluer la cohésion des interventions nationales avec le processus de tables rondes du Programme détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique – une initiative du NEPAD centrée sur les questions de politique agricole et de renforcement des capacités, qui fixe pour objectif un taux de croissance de six pour cent de l’agriculture africaine d’ici 2015.

"Nous n’épargnerons aucun effort pour nous assurer que nous encouragerons tous ceux qui ont besoin d’être encouragés, afin qu’ils tiennent leurs engagements comme promis", a déclaré Adesina.

Il a exhorté les pays africains à tenir leur promesse, inscrite dans la Déclaration de 2003 de l’Union africaine à Maputo, d’allouer dix pour cent des dépenses nationales à l’agriculture. Le secteur privé et l’Alliance pour une Révolution verte en Afrique représenteront des sources de financement complémentaires.

Pour Yvonne Pinto, directrice du Réseau d’Apprentissage et d’Impact en Agriculture (Agriculture Learning and Impact Network) à l’Institute of Development Studies au Royaume-Uni, "ce qui est bien avec ce forum, c’est [qu’il montre] que l’Afrique commence à dicter son propre agenda. On note chez les gouvernements africains la velléité d’investir dans [l’agriculture]".

Pinto s’interroge néanmoins quant au degré d’engagement des différentes parties. "Le soutien accordé aux déclarations – du même ordre que beaucoup d’autres par le passé — est moins solide que ce que l’AGRA ou l’AGRF ne pensent".

"Le suivi et l’évaluation, avec la publication ouverte de ces données seront cruciaux — le principal défi ici consiste à transformer les discours en réalité".