16/02/16

WaziUp : Promouvoir l’Internet des Objets en Afrique

Africa Internet of Things
Crédit image: Shao-Chun Wang

Lecture rapide

  • Le programme vise à promouvoir l'utilisation de l'Internet des objets dans le monde rural
  • Les applications pratiques concernent la surveillance des troupeaux, l'irrigation, l'agriculture, etc.
  • Il sera étendu plus tard à d'autres secteurs d'activités

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Le programme subsaharien WAZI UP, destiné à promouvoir l’utilisation de l’Internet des objets (IdO) dans le monde rural en Afrique, a été lancé début février à Dakar par le CTIC, l'incubateur sénégalais spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication.
 
Financé par l’Union européenne à hauteur de 3 millions d’euros pour une période de trois ans, Wazi Up regroupe des acteurs de quatre pays africains et cinq pays européens et vise à aider à lancer des applications pratiques dans des secteurs comme l’agriculture, l’irrigation, l’élevage, la pisciculture ou la gestion de l’eau.
 
L’initiative, également appelée "Open innovation platform for IoT-Big data in sub-saharan Africa", fait partie du Programme Horizon 2020 de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation.
 
L'Internet des objets représente les échanges d'informations et de données provenant de dispositifs présents dans le monde réel vers le réseau Internet.

Considéré comme la troisième évolution du web, il contribue à une progression fulgurante de la masse de données créées sur le réseau (big data).

Le concept du programme Wazi Up est simple : il s’agit de montrer que les objets connectés sont accessibles, pratiques et pas chers.
 
Pour cela, certains concepts vont être expérimentés par ces centres de recherche comme les universités Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal), de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) ou de Pau (France).
 
"En plus nous allons former des accélérateurs, des points-relais et organiser des manifestations au cours desquelles les PME doivent s'approprier ces concepts et ces outils", explique Philippe Cousin, PDG d’Easy Global Market, la structure qui a identifié les parties prenantes et qui est chargée de la mise en œuvre du programme.
 
"Les acteurs ont été choisis sur la base de projets encourageants existants sur place ou de cas opérationnels et réels", poursuit Philippe cousin.
 
"Nous avons deux pays assez forts, à savoir le Sénégal (Ctic, Université Gaston Berger, Coders4Africa) et le Ghana (Farmerline et iSpace Foundation) et deux pays satellites comme le Togo, via l’incubateur Woelab et le Burkina Faso, représenté par l’Université Polytechnique de Bobo".
 
L’ONG Coders4Africa, membre du programme, va créer une plateforme technique regroupant toutes les applications basées sur l’internet des objets, en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de travail de l’écosystème rural d’Afrique subsaharienne.
 

“Pour notre part, il s’agira notamment de répondre à certaines problématiques comme le vol de bétail ou l’agriculture de précision, grâce à des capteurs que nous allons installer pour collecter des données.”

Ousmane Thiaré Université Gaston Berger de Saint-Louis

Les développeurs seront invités à créer de nouveaux outils et à partager les meilleures pratiques, tout en encourageant l’entrepreneuriat et la naissance de start-ups.
 
"Pour notre part, il s’agira notamment de répondre à certaines problématiques comme le vol de bétail ou l’agriculture de précision, grâce à des capteurs que nous allons installer pour collecter des données", précise Ousmane Thiaré, directeur du centre de calcul de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis.

Et de poursuivre: "Il doit être possible ainsi de suivre par exemple les mouvements d’un troupeau, grâce à des capteurs. L’UGB a une ferme agricole expérimentale où nous pourrons tester l'agriculture de précision en nous basant sur des capteurs qui vont donner des informations sur la température, l’humidité et le potentiel hydrogène (ph) du sol. Ainsi on va atténuer le gaspillage de l’eau et augmenter les rendements".

Les capteurs qui coûtent à peine 2 euros l’unité seront achetés en France et aux Etats Unis. Un dispositif complet peut varier autour de 40 euros.
Le signal va passer essentiellement par le réseau wifi, pour amoindrir les coûts, selon les explications des acteurs de Wazi Up.

Pour Ousmane Thiaré, les différents gouvernements africains auront un grand rôle à jouer sur le long terme.

"Si après les trois ans du programme, on arrive à montrer par ces cas pratiques l’apport de l’Internet des objets à un domaine comme l’agriculture, ce serait bien d’étendre cette technologie à tous nos pays et dans tous les domaines", dit-il.

Le programme Wazi Up compte organiser en trois ans une dizaine de hackatons, des séminaires où des développeurs font de la programmation informatique collaborative.

Durant ces hackatons, Coders4Africa va montrer aux développeurs ou aux start-ups comment utiliser les API pour créer des programmes et des modèles d'interface mettant les objets en communication au service du développement rural.

Les incubateurs CTIC du Sénégal et ISPACE Foundation du Ghana vont servir d’accélérateurs pour la promotion et la diffusion.
 
Ousmane Samba, chef développeur à Coders4Africa, contacté par Scidev.Net, estime que "la plate forme technique sera ouverte à tous les types d'applications, mais pour le moment on va cibler le secteur du monde rural (agriculture, eau, environnement, météo) et collecter des données sur ce monde grâce notamment à des capteurs installés un peu partout."
 
Au bout des 3 ans du programme, les acteurs de Wazi Up espèrent mettre à la disposition de l’Afrique subsaharienne une plate forme technique comportant plusieurs applications pratiques basées sur les objets de communication, ce qui permettra de "communiquer l'excitation à tous les secteurs d’activité."