09/12/15

Zimbabwe : Une nouvelle technologie pour détecter les nutriments du sol et les ressources minières

farmer using drip irrigation
Crédit image: Dieter Telemans/Panos

Lecture rapide

  • Cette technologie utilise la télédétection pour estimer la quantité des nutriments du sol dont les cultures ont besoin
  • Elle sera expérimentée en champ au Zimbabwe en janvier 2016
  • Un expert soutient qu’elle a le potentiel pour augmenter les rendements agricoles et réduire la pauvreté

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[MUTARE, ZIMBABWE] Des chercheurs en agriculture du Zimbabwe ont mis au point une technologie susceptible d’aider les communautés agricoles à identifier les nutriments du sol dont les cultures ont besoin dans un champ.
 
Cette technologie  a le potentiel d’aider les agriculteurs à évaluer les quantités exactes de nutriments dont une culture a besoin et de prédire les rendements grâce à des images satellitaires conçues pour évaluer n’importe quelle culture, sans nécessairement descendre physiquement dans les champs.
 
Selon les inventeurs, qui travaillent pour le compte de l’Université du Zimbabwe, cette technologie permet d’exploiter et analyser les images satellitaires et l’information géographique pour décrire, évaluer et représenter visuellement les caractéristiques, activités et processus géo-référencés sur la Terre, afin de soutenir la prise de décisions stratégiques ou opérationnelles.

Nous avons développé cette technologie agricole dans le but de l’utiliser dans la ferme de l’Université, à compter de janvier 2016 avant son déploiement dans d’autres pays africains.”

Charles Mutisi
Université du Zimbabwe

 

 

Charles Mutisi, chef de l’équipe et doyen de la faculté de recherche agricole de l’Université du Zimbabwe, explique à SciDev.Net que cette technologie est capable d’évaluer les qualités des sols sur lesquels toutes les cultures sont pratiquées, notamment le tabac, le soja et le maïs.
 
Il précise : « Nous avons développé cette technologie agricole dans le but de l’utiliser  dans la ferme de l’Université, à compter de janvier 2016, avant son déploiement dans d’autres pays africains. Le Centre compilera aussi bientôt des  données sur les ressources minières.

« Nous travaillons par ailleurs dans le domaine de l’exploration et de la quantification réelle des ressources minérales du pays, grâce à la même technologie.
Le but ultime est de dresser une carte minière du Zimbabwe et de l’Afrique, montrant les quantités réelles de minerais ». L’équipe travaille sur cette technologie depuis septembre 2014, avec le soutien financier du ministère zimbabwéen de l’Agriculture, de la Mécanisation et du Développement de l’Irrigation. La technologie est prête depuis le mois d’août 2015 et elle a été lancée le 28 septembre, selon Mutisi.
 
May Mrema, chargée de cours en économie agricole à l’Africa University au Zimbabwe, appelle les universités africaines et d’autres institutions de l’enseignement supérieur à modifier leurs programmes scientifiques pour les adapter à la tendance mondiale actuelle en vue d’augmenter la productivité agricole et de développer l’exploitation minière.
 
« La technologie mise au point par les chercheurs de l’Université du Zimbabwe marque le début d’une révolution agricole dans le monde en développement, surtout en Afrique », poursuit May Mrema, elle-même membre de l’Organisation des femmes du Tiers-monde pour la science monde, en soulignant qu’elle pourrait contribuer à la hausse des rendements agricoles pour lutter contre la faim et la pauvreté sur le continent.
 
Toujours selon elle, cette technologie aidera les communautés agricoles d’Afrique à lutter contre le changement climatique qui affecte la production  et les rendements agricoles.

Pesanayi Gwirayi, directeur de la recherche et du cycle postuniversitaire à la Grande Université du Zimbabwe, recommande lui aussi aux pays africains d’accorder la priorité au financement de la recherche scientifique.
 
« L’Afrique a besoin d’une révolution de l’information scientifique à travers le financement des programmes de recherche pour stimuler son programme de développement et exploiter ses ressources naturelles qui ont un rôle capital à jouer dans son développement économique », explique-t-il.

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