24/04/12

L’agriculture et la politique alimentaire, “priorités” du développement

Le rapport affirme que les décideurs politiques doivent combler les lacunes du système alimentaire mondial Crédit image: Flickr/Oxfam International

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Selon un rapport de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), de graves menaces pesant sur la sécurité alimentaire ont permis de porter l'agriculture et la politique alimentaire au sommet de l'agenda international du développement.

D'après le Rapport mondial sur les politiques alimentaires 2011 de l'IFPRI publié cette semaine (23 avril), si les prix des produits alimentaires n'ont pas grimpé en flèche en 2011 comme en 2008, la volatilité des prix reste un défi constant, exacerbé par l'instabilité et les conflits, l'augmentation de la production des biocarburants au détriment des aliments, la dégradation des sols, et les phénomènes météorologiques extrêmes.

'Dans l'ensemble, l'année 2011 et les années qui l'ont immédiatement précédée ont mis en lumière les lacunes graves qui menacent le système alimentaire mondial', affirme le rapport. 'Les problèmes chroniques de longue durée, tels que l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, révèlent également les aspects du système alimentaire qui pourraient être améliorées'.

Pour résoudre tous ces problèmes, les questions liées à l'agriculture et la sécurité alimentaire doivent rester au sommet de l'agenda international du développement, affirme le rapport, qui ajoute que 'la demande de recherches fondées sur des données probantes susceptibles de soutenir ces politiques est plus forte que jamais'.

La publication cite les statistiques de la base de données internationales sur les catastrophes qui recense plus de 200 catastrophes naturelles survenues en 2011, notamment l'extrême sécheresse provoquée par plusieurs médiocres saisons des pluies consécutives dans les pays de la Corne de l'Afrique.

Les auteurs soutiennent que les grands événements survenus en 2011 peuvent fournir de précieuses leçons pour éclairer l'élaboration des politiques lors de futurs événements comme la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) au Brésil en juin prochain.

Pour Derek Headey de l'IFPRI, auteur de la section du rapport sur les catastrophes naturelles, 'promouvoir la transformation sociale, économique et écologique pourrait renforcer la résilience à ces chocs et atténuer les stress chroniques qui entravent les progrès dans la Corne de l'Afrique'.

L'atteinte de cette résilience passe par 'l'innovation, l'expérimentation, et – notamment– un certain engagement politique', ajoute-t-il.

Se projetant dans l'avenir, le rapport souligne que le monde reste vulnérable aux fluctuations des prix des produits alimentaires, notamment parce que les réserves de graines sont extrêmement faibles et les céréales de base sont exportées par quelques pays seulement.

'Si aucune mesures préventive n'est prise, plusieurs zones sensibles pourraient connaître une crise alimentaire en 2012', préviennent les auteurs, notant qu'au moment de rédaction, les systèmes d'alerte rapide attirent l'attention sur un risque de sécheresse dans la région du Sahel en Afrique. Ces prévisions ont depuis été confirmées, et la sécheresse cause de graves pénuries alimentaires dans huit pays sahéliens, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et le Tchad, ainsi que dans certaines parties du Cameroun.

Pour Shengen Fan, directeur général de l'IFPRI, 'nous devons trouver de nouveaux moyens pour exploiter les liens entre l'agriculture et les autres secteurs, dont la santé, la nutrition, l'eau et l'énergie'. Il a également lancé un appel pour la mise en place d'un système d'évaluation, de suivi et de surveillance des interactions entre ces domaines. 'S'ils tiennent compte des questions d'égalité des sexes, les investissements et les interventions dans ces domaines n'en seront que plus efficaces', ajoute-t-il.

En 2012, plusieurs opportunités d'agir s'offriront, par exemple à l'occasion du sommet du Groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) aux Etats-Unis au mois de mai, lors du sommet du G20 en juillet à Las Cabos au Mexique, ou lors au sommet Rio+20 en juin.

Lien vers le rapport intégral [7.9MB]

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