02/11/11

Agriculteurs et scientifiques veulent combler le déficit d’information sur le climat

Ce projet comblera les écarts entre ceux qui fournissent les informations sur le climat et ceux qui les exploitent Crédit image: Flickr/CGIAR Climate

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[DOUALA, CAMEROUN] Des agriculteurs appartenant à diverses communautés sénégalaises vont rencontrer des climatologues à l’occasion d’une importante réunion qui se tiendra cette année à Dakar, la capitale du Sénégal, dans le but d’améliorer la communication entre eux et de les aider à mieux se préparer contre les catastrophes locales.

Arame Tall, membre du Centre climatique Croix rouge/Croissant rouge à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), au Sénégal, a déclaré que les réunions préparatoires entre les scientifiques et certaines communautés ont déjà prouvé qu’elles constituaient un lien décisif pour protéger la population des conséquences des catastrophes liées au climat, comme les inondations qui ont notamment balayé des centaines de maisons en 2008.

Le projet, nommé "Talking Science, Talking Sense" ("Parler des sciences, parler des sens"), est dirigé par le programme britannique Humanitarian Futures Program (HFP), par l’Agence nationale de la météorologie du Sénégal et par l’antenne locale de la Croix rouge. Il rassemble les climatologues, les organisations humanitaires, les bailleurs de fonds, les législateurs et les autorités communautaires des régions touchées par ces catastrophes.

Ce projet permettra de mettre en place un système de prévisions météorologiques localisées et d’alertes aux inondations imminentes, qui permettra d’avertir, avec une avance allant de trois jours à trois heures, les chefs des villages de trois communautés cibles de la région de Kaffrine, au Sénégal, par l’intermédiaire de la Croix rouge.

Emma Visman, une des responsables du HFP, a déclaré à SciDev.Net : " il est rare que les communautés qui sont exposées aux variations climatiques, ainsi que celles qui sont chargées de les soutenir, puissent accéder aux [données] météorologiques et aux instituts, ou encore qu’elles puissent s’entretenir avec les climatologues".

La surveillance et la diffusion des cartes et des prévisions météorologiques locales permettront de combler un déficit, étant donné que la plupart des prévisions concernent de vastes zones géographiques et de longues périodes.

"Il existe des fossés entre ceux qui fournissent les informations sur le climat et ceux qui les utilisent. C’est uniquement en créant un partenariat durable et collaboratif que les responsables du développement et des organisations humanitaires ainsi que les dirigeants des communautés seront en mesure de comprendre comment les données sur le climat pourront améliorer les prises de décisions", a déclaré E. Visman.

Selon elle, il faudrait non seulement faciliter l’accès á l’information sur le climat, mais également les simplifier, les expliquer et les traduire dans les langues locales de même que dans les différents dialectes afin que tout un chacun puisse les comprendre.

La phase de pilotage, qui a duré une année, a reçu 120 000 livres sterling (environ 194 000 dollars américains ou 150 000 euros) de financements de la part du réseau sud-africain Climate and Development Knowledge Network. Le National Environment and Research Council (NERC) britannique et le programme d’aide apportée à l’étranger du gouvernement australien, AusAID, figurent parmi les autres partenaires.

E. Visman a signalé que d’autres bailleurs de fonds, scientifiques et organismes d’aide humanitaire étaient intéressés par cette approche. Selon elle, si le HFP a joué un rôle fondamental dans la mise en œuvre de la phase de pilotage, c’est aux partenaires nationaux qu’il reviendra en premier d’assurer les financements sur le long terme et de maintenir le dynamisme des échanges.

Voir ci-dessous pour une vidéo du HFP concernant le projet "Talking science, Talking Sense " :