02/07/10

VIH : le Moyen-Orient souffre d’une mauvaise qualité des données

Développement d'un vaccin contre le sida Crédit image: European Communities

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[DUBAI] La rareté des données et l’absence de politiques scientifiquement fondées freinent les efforts de lutte contre l’épidémie du VIH/sida dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), d’après une vaste étude scientifique.

D’après le programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

Le rapport  ‘Rendre compte de l’épidémie du VIH/sida au Moyen-Orient et en Afrique du nord : pour une action stratégique’ est l’étude scientifique la plus complète sur la propagation du VIH dans cette région depuis la découverte du virus il y’a 25 ans.

Le rapport est né en marge de la réunion de dialogue politique sur le VIH/sida cette semaine à Dubai (du 28 au 29 juin) et rédigé par la Banque mondiale, en collaboration avec l’ONUSIDA et l’OMS.

« L’hypothèse de base dans cette région est qu’il n’y a pas de séropositifs dans la région MENA, le principal obstacle [aux évaluations scientifiques du VIH/sida dans la région MENA] tient au fait que les gens ne croyaient pas que ce fût possible», a expliqué à SciDev .Net Laith Abu Raddad, professeur assistant en santé publique auprès du Groupe épidémiologique des maladies infectieuses du Weill Cornell Medical College, et principal rédacteur de l’étude.

Cette étude prouve que la recherche scientifique a encore du chemin à faire dans cette région, les données actuelles étant de mauvaise qualité et ne reflètant pas la réalité, a ajouté Abu-Raddad : «  les données ne sont pas collectées là où le VIH se propage en réalité ».

Malgré un nombre limité d’études en cours sur le risque de contamination au VIH dans cette région, les données scientifiques ne sont pas utilisées avec efficacité dans l’élaboration des politiques et il subsiste des divergences de vues considérables entre les décideurs politiques et les chercheurs à cause des sensibilités politiques, a-t-il précisé.

Pour résoudre ce problème, Abu-Raddad a proposé d’établir des liens entre les scientifiques et les décideurs politiques afin qu’ils trouvent la bonne formule pour  travailler ensemble.

« La région [MENA] est la seule où les données sur l’épidémie restent très limitées, inaccessibles, et sujettes à controverse, » a fait remarquer Akiko Maeda, responsable du secteur santé, nutrition et population au Département du développement humain de la Banque mondiale, pendant la conférence de Dubaï.

Cette conférence a réuni les ministres de la santé et les représentants des bailleurs de fonds internationaux et de la société civile. La déclaration de consensus qui a clos la conférence , appelle, entre autres, à l’amélioration des données et de la surveillance de l’épidémie du VIH dans la région MENA.
Selon l’ONUSIDA, environ 412. 000 personnes vivaient avec le VIH dans cette région en 2008, et seulement 14 pour cent d’entre eux avaient accès au traitement.

Lien vers le rapport complet : ‘Characterizing the HIV/AIDS Epidemic in the Middle East and North Africa: Time for Strategic Action’ [2.89MB]