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[ACCRA] Des scientifiques du Cameroun et du Ghana ont identifié le premier agent biologique potentiel qui pourrait être utilisé contre les parasites responsables de la cécité des rivières (onchocercose).
Des chercheurs affirment que le moucheronCardiocladius oliffi mangerait les pucerons non mâtures – ceux-là même qui à l’âge adulte transmettent les vers parasites à l’origine de la maladie — et réduiraient suffisamment le nombre d’insectes adultes pour faire reculer la transmission de la maladie.
Le système actuel de lutte contre le vecteur repose sur des insecticides chimiques mais leur application coûte cher et ils sont potentiellement nocifs pour l’environnement.
L’auteur principal de l’étude Daniel Boakye, du Noguchi Memorial Institute for,Medical Research de l’Université du Ghana, affirme que le moucheron a bien réagi en tant qu’agent biologique.
Des chercheurs ont collecté les larves de pucerons et de C. oliffi sur les chutes de Boti et du fleuve PawnPawn, au Ghana, avant de les conserver en laboratoire.
Ils ont découvert que les moucherons pouvaient manger les pucerons non matures, ou pupes, en raison de l’incapacité de ces derniers à se mouvoir..
Même avec un moucheron pour cinq larves de puceron, l’élimination du nombre de pucerons adultes est ”très prometteuse”, affirme le coauteur de l’étude Eric Bertrand Fokam, chercheur à l’Université de Buea, au Cameroun,.
D’après les propos qu’il a tenus à Scidev;Net en presque trois décennies d’application du Programme de lutte contre l’onchocercose en Afrique de l’ouest – le plus important programme de lutte contre ce vecteur– plus de 25 millions d’hectares de terre dans 14 pays ont été débarrassés de cette maladie. " Toutefois, ajoute-t-il, les gens continueront à quitter ces zones… car les pucerons les recolonisent".
Un agent biologique efficace contre la maladie – qui, d’après l’OMS, affecte 20 millions de personnes – devrait être utilisé conjointement avec d’autres instruments disponibles, affirme Fokam. Une utilisation massive de l’ivermectine permet de traiter les cas mais pas de stopper la transmission de la maladie.
”C’est la première fois qu’on assiste à l’utilisation de cette méthode de lutte biologique [dans le cas des simulies] en dehors de l’Australie et dans les zones africaines affectées par la cécité des rivières”, assure Fokam.
Des études sur le terrain seront nécessaires pour tester davantage le potentiel du moucheron, en particulier sa capacité à se reproduire et à chasser les simulies dans l’environnement naturel, écrivent les auteurs.
Le résultat de la recherche a été publié dans Parasites et Vecteurs le mois dernier (avril).
Lien vers l’article complet dans Parasites et Vecteurs
Références
Parasites et Vecteurs, 2:20 doi:10.1186/1756-3305-2-20 (2009)