14/05/14

Près d’un milliard de dollars de l’UE pour les essais cliniques africains

European Parliament
Crédit image: European Parliament

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  • Le budget proposé a été approuvé par 642 voix sur 647 votants
  • Ce financement va soutenir les essais cliniques sur le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies
  • Selon un expert, il pourrait aussi contribuer au renforcement des systèmes de recherche

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[LE CAP]  Le Conseil européen a approuvé un projet de budget d’un montant de 683 millions d’euros (environ 947 millions de dollars EU) pour la seconde phase du Partenariat des pays européens et en développement pour les essais cliniques (en anglais EDCTP2) dont l’objectif est de développer la recherche médicale en Afrique subsaharienne.

Ce nouveau budget adopté le 6 mai par le Conseil de la Commission européenne est le triple de celui de la première phase (2003-2015) de ce partenariat qui s’élevait à environ 278 millions de dollars EU.

Ce nouveau financement fait partie d’Horizon 2020, le Programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation pour la période 2014-2020.
 
Le mois dernier (15 avril), le Parlement européen avait approuvé cette proposition de budget à une majorité écrasante de 646 voix sur 671 et attendait que le Conseil se prononce.

“Cette hausse du budget constitue la preuve de la confiance largement partagée que la deuxième phase de l’EDCTP tiendra ses promesses.”

Charles Mgone, Partenariat des pays européens et en développement pour les essais cliniques (EDCTP)

L’EDCTP s’attèle à créer et renforcer les compétences en matière de recherche dans 48 pays d’Afrique subsaharienne afin d’accélérer les essais cliniques pour produire de nouveaux médicaments contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose dans cette partie du monde.

Charles Mgone, le directeur exécutif de l’EDCTP, soutient que cette hausse des financements se traduira par une augmentation du nombre de projets et d’essais cliniques.
 
"Cette décision est le reflet de l’importance que l’Union européenne accorde à son partenariat avec l’Afrique et à la lutte contre les maladies, ainsi que la reconnaissance des résultats très concrets de la première phase de l’EDCTP en tant qu’instrument de réalisation de  ces objectifs", déclare-t-il.
 
Il ajoute que "cette hausse du budget constitue la preuve de la confiance largement partagée que la deuxième phase de l’EDCTP tiendra ses promesses".
 
Il a annoncé dans un entretien avec SciDev.Net que la fourniture des installations pour les sites et les centres de recherche se fera à une plus grande échelle et touchera un plus grand nombre de chercheurs africains.
 
Renate Baehr, directeur exécutif de la Deutsche Stiftung Weltbevoelkerung (Fondation allemande pour la population mondiale), un organisme de développement international  dont le siège est en Allemagne, estime que l’EDCTP2 peut s’appuyer sur le succès de la première phase dans la sensibilisation sur l’importance de la recherche-développement pour la santé mondiale en Afrique subsaharienne.
 
"A la veille des négociations sur l’agenda de l’après-2015, l’EDCTP2 envoie un signal fort quant à l’importance capitale des investissements dans la recherche-développement et l’innovation pour la santé mondiale si l’on veut s’attaquer aux effets désastreux des maladies liées à la pauvreté et des maladies négligées", explique Baehr à SciDev.Net.
 
D’après Mgone, l’EDCTP2 sera étendu afin de couvrir toutes les phases des essais cliniques, ainsi que la recherche sur la mise en œuvre des stratégies de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme, les maladies infectieuses négligées, et probablement, les maladies diarrhéiques et respiratoires.
 
"Les études [financées] couvriront des domaines comme la recherche sur les stratégies de mise œuvre qui fournit des résultats permettant de tirer le meilleur parti des preuves afin de soutenir la fourniture de services de santé améliorés",  explique Modest Mulenga, directeur du Centre des maladies tropicales de Ndola, en Zambie. "Il s’agit là d’une particularité de l’EDCTP2", précise-t-il.

Gibson Kibiki, directeur de l’Institut de recherches cliniques du Kilimanjaro en Tanzanie, déclare qu’après le renforcement des compétences qui permet désormais à son institution de fonctionner normalement, la deuxième phase sera orientée principalement vers le renforcement des systèmes et des structures.
 
"Nous utiliserons les ressources disponibles pour la formation et la réduction de notre dépendance à l’égard de nos partenaires du Nord dans le traitement des spécimens de recherche", poursuit-il.
 
Article produit par la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.