07/08/09

Mise à jour sur la grippe porcine et la science : 7 août 2009

En plus de la grippe A(H1N1), l’Afrique est aux pises avec une multitude de maladies Crédit image: Flickr/Teseum

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L’Afrique pourrait être le continent le plus durement frappé par la grippe porcine, ou grippe A (H1N1) : c’est ce qu’affirme un article publié dans le magazine Science, cela en raison d’une conjonction de facteurs tels que la faiblesse des capacités de laboratoire, une surveillance inefficace et le manque d’informations sur la gravité et la propagation de la maladie sur le continent.

Le virus a d’ores et déjà été détecté dans 19 pays africains, mais la grippe ne fait pas partie des priorités dans la plupart des pays du continent. Bien que la grippe aviaire (H5N1) ait permis un renforcement des moyens de surveillance et de diagnostic dans certains pays, beaucoup d’Etats ne disposent simplement pas des capacités nécessaires et le système de surveillance ne recouvre qu’une partie du continent.

Pour Jean-Claude Manuguerra de l’Institut Pasteur à Paris en France, si l’on ajoute à ce tableau des systèmes de santé publique vulnérables, le bilan humain sera forcément plus élevé, et nous pourrions ne jamais en connaître l’ampleur.

D’autres pays de l’hémisphère Sud, comme l’Afrique du Sud, ont abandonné tout effort de prévention de la propagation du virus, et œuvrent désormais pour s’assurer que leur système de santé soit en mesure de faire face à l’épidémie.

Selon la Canadian Broadcasting Centre, les autorités sanitaires en Argentine, pays enregistrant, après les Etats-Unis, le plus grand nombre de victimes des suites de la grippe porcine, ont cessé de publier le bilan des décès, et annoncé qu’après la fin de la saison de la grippe dans un mois, tous les cas de grippe seront traités comme des cas de grippe A(H1N1).

Des chercheurs de divers organismes, notamment l’Université Columbia aux Etats-Unis et l’Institut national de Maladies infectieuses d’Argentine ont annoncé la semaine dernière (30 juillet) qu’ils procédaient à la comparaison des séquences génétiques du virus de la grippe A (H1N1) prélevés sur des patients argentins souffrant de grave maladies respiratoires, avec celles venues d’autres parties du monde, en vue d’établir si la souche de virus diffère.

Par ailleurs, un article paru dans le magazine Nature cette semaine (5 août) explique comment les chercheurs peuvent utiliser des modèles informatiques pour déterminer comment le comportement des individus, appelés ‘agents’, peut influer sur la propagation du virus.

L’auteur de cet article, Joshua M. Epstein de la Brookings Institute aux Etats-Unis, où un tel modèle pour la grippe A (H1N1) a été créé, écrit que le comportement humain, motivé par des émotions comme la peur, pourrait avoir ‘un effet considérable‘ sur la progression de la maladie.

Une étude publiée dans The Lancet la semaine dernière (29 juillet) suggère que les femmes enceintes courent un risque accru de complications comme la pneumonie et les problèmes respiratoires des suites d’une infection au virus de la grippe A (H1N1), et que des traitements contre la grippe devraient être immédiatement administrés.

Selon l’agence Reuters, l’OMS a annoncé hier (6 août), que le vaccin serait prêt dans plusieurs pays dès le mois de septembre.  Marie-Paule Kieny, directrice de l’Initiative de l’OMS pour la recherche sur les vaccins, a également déclaré que le rendement des vaccins s’améliore après les problèmes initiaux rencontrés avec la culture du virus.

Un vaccin indien serait prêt d’ici la fin du mois de septembre : c’est ce qu’affirme, selon le Times of India, les fabricants indiens au ministère de la santé. Trois fabricants du pays ont utilisé des virus de référence produits par les Centers of Disease Control and Prevention des Etats-Unis pour développer un vaccin.

L’Agence de presse allemande a annoncé que le géant pharmaceutique suisse, Novartis, a débuté les essais de son vaccin à la fin du mois de juillet, et devrait recruter 6 000 personnes pour les essais.

Enfin, selon l‘AFP, l’Australie a débuté les essais d’un vaccin sur des sujets humains à la mi-juillet. Ils se déroulent à l’Hôpital royal d’Adélaïde en Australie et implique 240 adultes et 400 enfants.