21/09/09

Mise à jour sur la grippe porcine et la science : 22 septembre 2009

Le peramivir, nouveau médicament prometteur, s'administre par voie intraveineuse Crédit image: Flickr/sparrowsfall

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Un groupe de pays riches a promis de faire don de dix pour cent de ses approvisionnements en vaccins contre la grippe porcine – grippe A(H1N1) à des pays pauvres.

Ce geste fait suite à des pressions exercées par le directeur général de l’OMS, Margaret Chan, préoccupée par le manque d’accès aux vaccins pour les pays en développement.

Le Financial Times a rapporté la semaine dernière (18 septembre) que l’Australie, le Brésil, la France, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont promis de contribuer des doses du vaccin, ou une somme financière équivalente. L’objectif est de fournir ainsi 300 millions de doses de vaccins.

Cette annonce survient alors que Reuters rapporte que la production de vaccins est inférieure aux attentes, un problème néanmoins surmonté en partie par des preuves soutenues venant suggérer que les vaccins sont efficaces en dose unique.

Une mutation génétique pourrait expliquer pourquoi certaines personnes souffrent gravement, voire décèdent de la grippe porcine, alors que d’autres n’en présentent que des symptômes bénins.

Le magazine New Scientist a annoncé ce mois-ci (9 septembre) que les résultats immédiats d’une étude portant sur des cas sévères de grippe A(H1N1) réalisée dans plusieurs hôpitaux semblent indiquer que la gravité est liée à une variation génétique du système immunitaire. Cela pourrait expliquer pourquoi certains groupes ethniques sont plus affectés par la grippe.

Le coordonnateur des essais, Anand Kumar, un expert en soins intensifs à l’Université de Manitoba, au Canada, a déclaré lors d’une conférence la semaine dernière à Winnipeg que les cas extrêmes de grippe A(H1N1) représentaient "les personnes les plus malades que je n’aie jamais vues".

Des chercheurs ont découvert que la réécriture des ‘signaux du conditionnement’ dans le matériel génétique du virus de la grippe pourrait rendre impossible sa recombinaison avec d’autres souches de grippe, phénomène susceptible de donner naissance à un nouveau virus plus virulent.

Le remplacement des gènes qui contrôlent la façon dont les segments des gènes de la grippe sont conditionnés empêcherait les virus d’échanger de matériel génétique, écrivent ainsi Qinshan Gao et Peter Palese, du Mount Sinai School of Medicine, à New York, dans les Actes de l’Académie nationale des sciences ce mois-ci (8 septembre).

Des chercheurs à l’Université de Nagasaki au Japon ont découvert qu’une dose unique d’un antigrippal injectable est aussi efficace qu’une série de capsules de Tamiflu prises pendant cinq jours.

Les résultats d’un essai du médicament expérimental, le peramivir, ont été présentés à la Conférence interscientifique sur les agents antimicrobiens et la chimiothérapie à San Francisco ce mois-ci (12-15 septembre).

L’Associated Press rapporte que le peramivir a fait disparaître les symptômes de la grippe en 78 heures, comparées à 82 heures pour le Tamiflu. Les effets secondaires indésirables ont par ailleurs été moins fréquents avec le peramivir.

Pour le virologue Michael Worobey de l’Université de l’Arizona, le virus A(H1N1) circulait sans être décelé chez les porcs depuis presque une décennie et a affecté les humains pendant plusieurs mois avant d’être diagnostiqué pour la première fois. Worobey a déclaré lors d’une réunion de spécialistes de la grippe la semaine dernière (15 septembre) que ce virus est actuellement en train de muter 1,5 fois plus vite chez les humains que chez les porcs.

L’objectif de créer un dépôt unique pour partager les données sur la grippe est en péril, après un conflit entre les deux cofondateurs de la base de données EpiFlu, l’Initiative mondiale sur le partage des données sur la grippe aviaire (GISAID) et l’Institut suisse de bio-informatique (SIB).

Scientific American a rapporté la semaine dernière (14 septembre) que le GISAID a désormais lancé sa propre version d’EpiFlu, après que le SIB ait rendu impossible l’accès à la base de données depuis le site web de GISAID en juillet dernier.

La base de données de GISAID contient des informations provenant d’EpiFlu ainsi que de nouvelles données fournies par des organisations telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.