23/06/09

Les mouches tsé-tsé, attirées par l’odeur du lézard

Envoûtant : les mouches tsé-tsé sont attirées par l'odeur du lézard ou des porcs Crédit image: Flickr/yeowatzup

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La mouche tsé-tsé, agent vecteur de la maladie du sommeil a un faible pour l’odeur du lézard et du porc. Cette préférence est susceptible de faciliter la fabrication de pièges pour le contrôle des populations de cet insecte.

La maladie du sommeil, appelée aussi trypanosomiase africaine, touche environ 300 000 personnes chaque année en Afrique et ne peut être traitée qu’avec des médicaments toxiques dont l’administration est difficile.

Des scientifiques étudient la possibilité d’utiliser des pièges imprégnés d’insecticide et munis d’appâts constitués d’odeurs attractives pour le contrôle des populations d’insectes. Or jusqu’à présent aucun attractif artificiel et puissant n’a encore été développé pour le Glossina fuscipes, l’espèce de mouche tsé-tsé et principal vecteur du parasite de la maladie du sommeil  Trypanosoma brucei gambiense en Afrique de l’Ouest.

Cette absence d’attractifs rend les pièges existants inefficaces ; il faut donc en poser davantage dans une zone donnée, ce qui en fait une solution onéreuse.

Des chercheurs, dont des groupes venus du Centre international de Physiologie et d’Ecologie des Insectes au Kenya et du Labovet en République démocratique du Congo, ont cherché à savoir si deux sous-espèces de Glossina, le G.f. fuscipes et le G.f. quanzensis, étaient attirés par les odeurs de leurs hôtes naturels : les hommes, les porcs et le bétail. Ils ont également essayé de déterminer si les G.f. fuscipes sont attirés par l’odeur d’un autre hôte, le lézard.

Ils ont ainsi séparément extrait l’air de chambres contenant chacun des hôtes et testé l’efficacité des odeurs prélevées dans l’air en tant qu’appât dans les pièges.

Aucun insecte n’a été attiré par l’odeur de l’homme ou du bétail. L’odeur du lézard a attiré deux fois plus de G.f. fuscipes que les pièges ordinaires, et les G.f. quanzensis se sont montrés attirés par l’odeur du cochon.

Les chercheurs estiment qu’identifier quelles composantes de l’odeur du lézard et du porc attirent les insectes permettrait d’améliorer les performances des pièges.

Jean-Baptiste Rayaisse du Centre international de recherche-développement sur l’élevage en zone sub-humide du Burkina Faso, et co-auteur de l’étude, annonce que l’équipe va continuer à travailler sur le développement d’odeurs attractives.

‘Si nous continuons à travailler d’arrache-pied, nous serons en mesure de développer des substances plus efficaces et la facture de la lutte contre la maladie du sommeil s’en trouvera allégée’, ajoute-t-il.

Cette étude a été publiée dans PLoS Neglected Tropical Diseases au mois de mai.

Lien vers l’article complet dans PLoS Neglected Tropical Disease

Références

PLoS Neglected Tropical Diseases doi 10.1371/journal.pntd.0000435 (2009)