10/06/11

Les Etats n’évaluent pas l’impact de la santé mobile

Les initiatives en santé mobile utilisent des appareils portables pour fournir des informations Crédit image: Flickr/whiteafrican

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[LE CAP] D’après un rapport de l’OMS, les initiatives relatives à la santé mobile (mHealth) susceptibles de "révolutionner" les résultats en matière de santé, se heurtent à un manque de statistiques d’évaluation, ce qui empêche les législateurs d’engager des ressources et des politiques qui permettraient de les intensifier.

D’après ce rapport, présenté lors du Sommet de la santé mobile qui s’est tenu cette semaine (6-9 juin) en Afrique du Sud, "bien que les données relatives à la santé mobile soient de plus en plus nombreuses, dʹimportantes lacunes en matière de recherche doivent encore être comblées".

Ce rapport, intitulé ‘mHealth: New horizons for health through mobile technologies’ (Santé mobile : de nouveaux horizons pour la santé grâce aux technologies mobiles), fait le point sur les projets de santé mobile dans 112 pays membres de l’OMS, en 2009.

Les initiatives en santé mobile utilisent des appareils portables pour fournir des informations aux chercheurs, aux professionnels de la santé et aux patients ; elles sont de plus en plus nombreuses dans le monde, mais seulement 12 pour cent des initiatives, dont sept pour cent dans les pays en développement, ont essuyé des critiques négatives lors de leur évaluation.

D’après le rapport, "peu de preuves ont été publiées démontrant l’efficacité des interventions réalisées par le biais de la santé mobile ou leur rentabilité, en particulier dans les milieux à faibles revenus… Cela n’est pas totalement surprenant étant donné que la santé mobile est encore relativement récente et donc inexplorée, mais il est nécessaire que cela change".

Le manque de données de base solides permettant de vérifier l’impact de la santé mobile sur les résultats en matière de santé et sur les systèmes sanitaires, est le signe que les financements sont fréquemment dédiés à des priorités sanitaires concurrentes, ce qui constitue l’obstacle majeur à l’utilisation de la santé mobile.

Le manque de connaissances et de politiques constitue également une barrière importante, ce qui renforce le besoin d’études d’évaluation, de campagnes de sensibilisation de la population ainsi que de directives pouvant être utilisées par les législateurs.

La santé mobile est présente dans environ 75 pour cent des pays africains. Parmi les exemples d’initiatives figurent notamment Cam e-WARN, qui surveille les épidémies par SMS au Cambodge, et le Mobile Doctors Network, qui vise à améliorer la communication entre les médecins au Ghana en leur offrant gratuitement les appels et les SMS sur les téléphones portables.

D’après le rapport, il s’agissait, pour la plupart, d’initiatives indépendantes, locales, généralement des démonstrations de faisabilité techniques ou une solution à un seul problème. Il est peu probable que cette méthode soit rentable ou efficace si elle est déployée à grande échelle, les analyses détaillées de la rentabilité constituent toutefois une importante lacune à combler dans la recherche en matière de santé mobile.

Misha Kay, Directeur de l’Observatoire mondial de la e-Santé de l’OMS, a déclaré que les faibles taux d’évaluation les inquiétaient car il est difficile d’indiquer les types de projets qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas.

Adele Waugaman, Directeur-Général du partenariat technologique de la Fondation des Nations Unies, a signalé que la plupart des projets de santé mobile se heurtaient à un manque de politiques appropriées, aux coûts de fonctionnement, à la méconnaissance des opportunités ainsi qu’au défaut dʹinfrastructures fiables.

M. Kay a indiqué que l’OMS développait actuellement un kit d’outils pouvant être utilisé comme matériel de formation sur l’évaluation de la santé mobile ; sa publication est prévue d’ici la fin de l’année.

Reward Kangai, Directeur de Net One, fournisseur de services mobiles au Zimbabwe, a déclaré à SciDev.Net : "Nous n’en sommes pas encore à une phase d’évaluation, mais tout cadre d’orientation pourrait être bénéfique aux services que nous fournissons".

Lien vers le rapport complet (en anglais)

Lien vers le blog de SciDev.Net consacré au Sommet de la Santé mobile de 2011, tenu par Linda Nordling, chroniqueuse pour la rubrique Analyse de l’Afrique (en anglais)

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