30/07/10

Les drépanocytaires veulent des progrès sur le Nicosan

Le Nicosan est fait à base d'extraits de plantes d'Afrique de l'Ouest Crédit image: Xechem.com

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Les drépanocytaires ont lancé un appel en direction des banques nigérianes, les exhortant à prendre des mesures pour permettre de relancer la production nationale d’un médicament essentiel.

Selon certaines sources, un million de personnes souffrant de cette maladie douloureuse utiliseraient le Nicosan (niprisan) depuis plusieurs années, après la commercialisation industrielle d’un médicament traditionnel par l’entreprise Xechem International.      

Mais l’usine a fermée ses portes il y a neuf mois, et les stocks sont maintenant épuisés.

"Ce médicament a changé ma vie."  C’est ce qu’affirme Tosin Ola, défenseure des droits des drépanocytaires basée aux Etats-Unis et qui utilise ce médicament depuis 2007. Elle a adressé une lettre ouverte à trois banques pour laquelle elle collecte actuellement des signatures.

"Avant le Nicosan, je rentrais à l’hôpital tous les mois, obligée de me faire transfuser du sang régulièrement, et de subir d’innombrables injections intraveineuses et la douleur au quotidien. Mais dès que le Nicosan à commencer à se montrer efficace pour moi, cette douleur quotidienne a cessé et je n’ai plus été internée dans un hôpital depuis 2008", explique-t-elle.

"Ce qui est triste c’est que des gens meurent tous les jours et souffrent inutilement dans la douleur, alors que ce traitement, qui est à 100 pour 100 naturel, sans effets secondaires et très efficace, est devenu introuvable, et ce à cause de quelques bureaucrates.

"Le Nigéria compte le plus grand nombre de drépanocytaires dans le monde…C’est criminel d’avoir la capacité de faire souffrir autant de gens et de le faire de façon si cruelle et irréfléchie, d’autant plus que Dieu, et le NIPRD [l’Institut national de Recherche et de Développement des Produits pharmaceutiques du Nigéria, première institution à développer ce médicament], leur ont donné la capacité de mettre fin à ce douloureux cauchemar".

"La poussière recouvre désormais l’usine de Xechem, lieu qui pourrait être notre salut… les machines de fabrication du Nicosan rouillent alors même qu’assis derrière votre bureau, vous ignorez toutes les tentatives de résolution de ce problème", précise la lettre.

Les banques ciblées, la PHB Bank, Diamond Bank et Nexim, contrôlent la filiale nigériane de Xechem, après le non-remboursement par l’entreprise des prêts accordés.

Le Niprisan est un médicament à base d’extraits de plantes d’Afrique de l’Ouest, remède connu d’une famille nigériane qui a signé un accord avec le NIPRD, largement cité comme un cas d’école en matière de "partage des bénéfices". Ce partage permet aux communautés de toucher une part des bénéfices générés par la commercialisation de produits locaux.

La licence de production du médicament a été par la suite acquise par Xechem International pour une période de six années, dont les dernières ont été marquées par des allégations de fraude et de mauvaise gestion.

En 2009, le gouvernement nigérian a retiré la licence à Xechem et a pris le contrôle de la société, avant de la liquider. Depuis lors, de nombreux efforts ont été faits à la fois par Xechem et par de nouveaux investisseurs pour reprendre la société et relancer la production.

Récemment, Xechem International a intenté un procès contre l’Etat nigérian réclamant le paiement de US$ 25 millions de dommages-intérêts pour le retrait de la licence, mais un tribunal à rejeté cette demande.

Les autorités gérant l’entreprise en faillite ont par ailleurs initiée une action judicaire pour tenter d’empêcher le gouvernement de céder les droits de production du médicament à une autre entreprise.

Pour Karniyus Shingu Gamaniel, directeur général du NIPRD, institution qui selon une annonce faite l’an dernier par le gouvernement devait reprendre la production, "le ministre a créé un comité pour résoudre toutes ces questions afin de garantir qu’il n’y aura pas de problèmes à la reprise de la production."

"Ce comité va examiner toutes les actions et contre-actions judiciaires et s’assurer qu’elles sont résolues et qu’une société compétente est choisie pour gérer la production", a-t-il déclaré. "C’est un processus qui doit être géré avec précaution et on espère que dans les deux ou trois prochains mois, la production pourra redémarrer".