05/08/09

L’OMS lance un projet de développement des laboratoires de diagnostic en Afrique

Crédit image: IRD/Dukhan

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[KIGALI] Des laboratoires de 13 pays africains se sont joints à un programme visant à améliorer les capacités de diagnostic sur le continent.

Ce programme, annoncé à Kigali, au Rwanda, la semaine dernière (27 juillet), sera supervisé par le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique et le Plan présidentiel américain d’urgence de lutte contre le SIDA.

Les laboratoires seront évalués à partir d’un processus à cinq étapes, à l’issue duquel ils pourront gagner des crédits pour une évolution vers une homologation totale – au lieu d’un simple processus binaire (oui ou non) utilisé dans de nombreux pays en développement.

Seulement une poignée de laboratoires africains sont aujourd’hui agréés et beaucoup d’autres manquent d’équipements, de financements appropriés, de formation adéquate pour les laborantins et d’une gestion systématique du travail. Ces défaillances pèsent sur leur capacité à diagnostiquer les maladies.

Les 13 pays participant au programme sont : le Botswana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Nigeria, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, et la Zambie. Au moins 30 laboratoires seront agréés dans la première phase.

Cette mesure devrait aider l’Afrique à améliorer le diagnostic et le monitoring des maladies émergentes, une lacune mise en lumière avec la pandémie de grippe porcine – grippe A (H1N1) (voir Des experts soulignent l’incapacité de diagnostiquer la grippe porcine).

“Une fois que les laboratoires africains fonctionneront de façon adéquate, les médecins et les infirmiers auront non seulement à disposition des diagnostics corrects des nouvelles maladies émergentes entraînant rapidement la mort, mais aussi une indication quant au moment et à la manière de commencer le traitement", affirme Lee H. Hilborne, ancien président de la Société américaine pour la Pathologie clinique, association qui enverra des volontaires de laboratoires américains pour aider à la formation.

Deborah Birx, directrice du programme mondial de lutte contre le SIDA au Centers for Disease Control and Prevention des USA, organisme qui sera impliqué dans la mise en œuvre du programme, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) : "cette mesure a pour plus grand souci de permettre aux laboratoires africains de détecter et de diagnostiquer rapidement la grippe porcine".

Birx ajoute que l’incapacité des laboratoires africains à réaliser le diagnostic pourrait être l’une des raisons pour lesquelles très peu de cas de grippe A(H1N1) sont recensées sur le continent.

Or, Odette Mukabayire, directrice générale du Laboratoire national de Référence du Rwanda, affirme que le virus H1N1 ne devrait pas être le principal centre d’intérêt des laboratoires en Afrique.

“Le continent africain n’est pas la principale cible de la pandémie”, dit-elle, soulignant que les mesures de diagnostic actuelles sont adéquates.