23/11/10

Fermeture des écoles de médecine ‘non conformes’ au Congo

Les ressources humaines sont un élément primordial du programme national de développement sanitaire en RDC Crédit image: Flickr/Julien Harneis

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Le ministre de l’enseignement supérieur de la République démocratique du Congo, Leonard Mashako Mamba, a confirmé la décision de fermer définitivement quelque 75 écoles et facultés de médecine, à cause de la non-conformité aux normes de leurs infrastructures et de la mauvaise qualité de la formation de leur personnel médical.

Mashako Mamba a déclaré lors d’une conférence de presse à Kinshasa la semaine dernière (13 novembre), qu’il avait accordé un sursis à une partie des établissements susceptibles de fermer. A l’origine, quelque 265 écoles et facultés de médecine avaient été frappées d’une mesure de fermeture, mais environ 90 d’entre elles ont demandé un réexamen de leur statut — 15 de ces dernières ont été retenues.

"Les mesures [de fermeture] sont maintenues et confirmées pour 75 des 90 établissements [qui avaient demandé un réexamen]", a-t-il dit.

Les demandes de "douze écoles de médecine et les facultés de médecine de trois établissements d’enseignement supérieur ont été acceptées, et ces institutions bénéficient actuellement d’un moratoire d’un an pour améliorer leurs conditions de formation", a déclaré Mashako Mamba.

Lors d’une conférence de presse tenue en présence des dirigeants d’universités publiques et privées à Kinshasa le 04 septembre, il a déclaré que sur les 506 écoles et facultés de médecine que comptent l’ensemble des provinces du pays, plus de 265 ne disposaient pas d’infrastructures requises, de matériel didactique, de bibliothèques, de laboratoires, de bonnes installations sanitaires et de personnel enseignant compétent.

Un certain nombre d’établissements d’enseignement ne disposait que d’un seul professeur et offraient peu d’expérience pratique aux étudiants. Parmi celles sommées de fermer, de nombreuses institutions n’avaient presque aucune infrastructure adéquate.

L’année dernière, le ministère avait lancé une mise en garde au secteur, l’exhortant d’améliorer la qualité du service rendu. Selon Mashako Mamba, la décision de fermer des écoles et des facultés fait suite à une enquête menée à l’échelle nationale entre les mois de février et mai sur les infrastructures.

Pour Pierre Lokadi, secrétaire général du ministère de la santé publique, "une centaine de personnes meurent chaque jour à Kinshasa. Cette situation résulte de la (mauvaise) qualité des soins médicaux. Les ressources humaines sont un élément primordial dans notre programme national de développement sanitaire. Actuellement, le ministère de la santé publique ne fait pas confiance au personnel fourni par le ministère de l’enseignement supérieur".

Mathieu Kamwa, représentant de l’OMS a déclaré "soutenir la décision courageuse à laquelle est parvenu le ministère de l’enseignement supérieur. Mon organisation est prête à collaborer avec le ministère pour la résolution de ces problèmes."

Pour Komba Djeko, le président national de l’Association nationale des infirmières et infirmiers, "la décision de fermeture de ces établissements est une bonne chose, mais sa mise en application pose un sérieux problème. Il y a de nombreux diplômés, mais nous ne savons pas d’où ils viennent. Notre association soutient le gouvernement et est prête à poursuivre en justice quiconque porte atteinte aux sciences infirmières".