11/07/11

Des mesures simples ‘susceptibles d’améliorer les kits de diagnostique du paludisme’

Les tests de dépistage rapide du paludisme sont largement utilisés en Afrique Crédit image: Flickr/US Army Africa

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Des chercheurs ont indiqué que des mesures simples pourraient permettre d’améliorer considérablement les tests de diagnostic rapide (TDR) du paludisme.

Selon une étude publiée le mois dernier (15 juin) dans Malaria Journal, il s’agit notamment de donner de meilleures informations aux professionnels de la santé sur la manière d’utiliser efficacement ces tests sur le terrain, mais aussi d’identifier les erreurs les plus fréquentes.

"On a constaté que l’imprécision des résultats des tests et la mauvaise conception des kits de TDR limitaient leur utilisation rapide dans les pays où le paludisme est endémique", a indiqué à SciDev.Net Philippe Gillet, premier auteur de l’étude et chercheur à l’Institut de médecine tropicale, en Belgique.

D’après les premiers rapports d’examen Cochrane sur les tests, publiés la semaine dernière (6 juillet) par l’organisation non gouvernementale internationale, Collaboration Cochrane, ces tests seraient "très précis" lorsqu’on les compare aux tests de laboratoire réalisés au microscope ou aux tests de réaction en chaîne par polymérase. L’analyse des données obtenues grâce à 74 études, a permis de conclure que les TDR identifient correctement le paludisme dans 19 cas sur 20.

Selon Piero Olliaro, coauteur du rapport et travaillant à l’OMS sur le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales, il est toutefois probable que des examens négligent les problèmes que rencontrent les professionnels de la santé en réalité.

En 2007, plus de 70 millions de tests de ce genre ont été réalisés dans le monde. Ils sont plus faciles et plus rapides que les techniques en laboratoire que l’on ne trouve pas toujours dans les régions les plus reculées.

Lorsqu’ils sont correctement utilisés, les TDR peuvent sauver des vies et ralentir la résistance aux médicaments car seuls les patients chez lesquels le paludisme est confirmé, sont soignés.

Pour préparer l’article du Malaria Journal, P. Gillet et son équipe ont analysé la précision de 873 tests ayant été réalisés dans un hôpital du Mozambique.

Ils ont constaté la présence de plusieurs problèmes, notamment des résultats faux-négatifs chez des patients ayant une forte densité parasitaire car l’affichage était trop faible pour voir ce qu’il en était. De même, les trois-quarts des tests ont abouti à des résultats faux-positifs, là où les professionnels de santé ont remplacé le tampon, à savoir une solution liquide nécessaire pour réaliser les tests, par de l’eau ou pris le tampon d’un autre kit.

Cette étude préconise de mieux informer sur ces limites, en fournissant plus d’un tampon par kit et en accompagnant les notices d’utilisation par un avertissement.

Selon David Bell, Directeur du programme sur le dépistage du paludisme à la Foundation for Innovative New Diagnostics, les fabricants devraient se pencher sur les problèmes d’affichage "pour garantir que les tests puissent fonctionner quelle que soit la densité parasitaire chez les patients".

D’après une étude plus récente effectuée par l’équipe de P. Gillet, également publiée dans le Malaria Journal (13 février), les informations figurant sur l’emballage, les étiquettes et les notices d’utilisation de 42 kits de TDR de 22 fabricants, étaient difficiles à lire et elles étaient fréquemment incorrectes ou incomplètes.

"Pour fournir un diagnostic précis, le test doit être préparé et interprété correctement ; pour y parvenir, de très bonnes instructions sont nécessaires", a déclaré D. Bell. "Ce qui constitue de bonnes instructions dans un laboratoire n’est pas forcément adapté à un professionnel de la santé œuvrant dans un village, car ses niveaux de connaissances et de formation sont différents".

P. Gillet a suggéré que l’OMS et l’Union européenne préconisent des améliorations du processus précédant la qualification, au cours duquel la qualité des tests est vérifiée, et qui est nécessaire pour que les agences des Nations Unies les distribuent.

P. Olliaro a convenu que : "Des améliorations peuvent être mises en œuvre pour que ces tests soient plus faciles d’utilisation et pour qu’ils fonctionnent mieux, en particulier lorsqu’ils sont entre les mains des professionnels de santé devant accomplir plusieurs tâches".

 
 

Lien vers le rapport Cochrane complet (en anglais)