10/02/09

Des chercheurs annoncent enfin un espoir qu’un gel soit mis au point contre le VIH

Les microbicides peuvent permettre aux femmes de se protéger contre le VIH Crédit image: Photoshare

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Le pessimisme généré par les résultats décevants des tests de nouveaux gels microbicides pour la prévention de l’infection au VIH a quelque peu diminué hier (9 février), suite à la publication des résultats d’un nouvel essai majeur.

Pour certains chercheurs, cette étude menée sur plusieurs sites donne quelques indices sérieux que le gel PRO 2000 pourrait prémunir contre l’infection. Mais ces résultats ne seraient pas encore certains.

L’essai compare deux gels de prévention de la transmission par voie sexuelle du VIH de l’homme à la femme. Elle intervient après les résultats décevants du Carraguard, publiés l’an dernier (voir Un gel se révèle inefficace dans la prévention contre l’infection au VIH).

L’échec du Carraguard avait poussé les observateurs à penser que la prochaine étape dans la prévention de l’infection au VIH/sida passe par la mise au point d’un vaccin ou de gels, utilisés en combinaison avec les antirétroviraux (voir Les médicaments : La prochaine cible dans la prévention du VIH).

Pour ce dernier essai, le Conseil de Recherche médicale d’Afrique du Sud (MRC) a recruté un peu plus de 3.000 femmes réparties sur sept sites au Malawi, en Afrique du Sud, en Zambie, Zimbabwe et aux Etats-Unis entre février 2005 et septembre 2008.

L’étude effectuait une comparaison entre BufferGel, PRO 2000 un gel placebo et l’absence de gel.

Parmi les quatre groupes ainsi constitués, l’incidence du VIH la moins forte a été enregistrée dans le groupe utilisant le gel PRO 2000, avec un effet protecteur de 30 pour cent – soit un pourcentage inférieur aux 33 pour cent jugés significatifs, d’un point de vue statistique.

Par ailleurs, les résultats ont démontré que pour les personnes ayant fréquemment recours au gel mais utilisant peu les préservatifs, le taux d’efficacité s’est établi à 78 pour cent.

Aucune de ces interventions ne s’est avérée efficace dans la prévention d’autres maladies sexuellement transmissibles, ou comme méthode de contraception.

"PRO 2000 est le premier microbicide qui, après dix années de recherche, suscite l’espoir dans la prévention du VIH," a déclaré Gita Ramjee, Directrice de l’Unité de prévention du VIH au MRC et chercheuse principale pour ces essais.

"Pour la première fois, il y a un espoir qu’un jour nous aurons une option de prévention du VIH que la femme peut contrôler. C’est un grand pas qui est ainsi franchi dans la recherche sur les microbicides et la prévention… et l’émancipation des femmes," a-t-elle précisé.

"Nous ne disposons pas encore d’un microbicide dont l’efficacité a été prouvée," a précisé le professeur Salim Karim de l’Université du KwaZulu-Natal, qui a présenté hier les résultats de cet essai lors de la 16è Conférence sur les Rétrovirus et les Infections opportunistes, qui s’est tenue à Montréal au Canada.

"Ce que nous avons, c’est une évolution qui semble positive."

Les chercheurs attendent à présent les résultats d’une étude plus étendue du PRO 2000, menée par le Conseil britannique de Recherche médicale, dont les résultats sont annoncés pour décembre 2009.