03/04/17

328 morts au Nigeria dans une épidémie de méningite

Meningitis vaccination
Une campagne de vaccination contre la méningite au Nigeria Crédit image: PATH

Lecture rapide

  • Jusqu’au vendredi 31 mars dernier, on avait recensé au total 2 524 cas pour 328 décès
  • 19 600 personnes ont déjà été vaccinées et 500 000 autres doses de vaccin approuvées
  • L’OMS demande que la méningite soit toujours gérée comme une urgence médicale

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328 ! C’est le nombre de victimes qu’a déjà faites l’épidémie de méningite qui sévit au Nigeria depuis environ cinq mois maintenant.
 
Rendue publique samedi dernier par le ministère nigérian de la Santé, l’information indique que l’épidémie touche actuellement 90 districts répartis dans 16 des 36 Etats de la fédération.
 
"Le nombre de personnes touchées s’élève à 2 524, dont 328 morts", indique notamment un communiqué de presse du ministère de la Santé, publié dans la nuit de vendredi à samedi dernier. 
 

“Même lorsque la maladie est diagnostiquée très tôt et qu’un traitement approprié est institué, entre 5 et 10% des malades décèdent”

OMS

 
Ces nouvelles statistiques montrent que la maladie gagne du terrain rapidement ; étant donné que dans un précédent point de la situation le 19 mars 2017, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) écrivait que seuls cinq (5) Etats étaient concernés, après avoir notifié 1 407 cas pour 21 morts depuis décembre 2016.
 
Quoi qu’il en soit, la présente flambée de méningite touche surtout la tranche d’âge comprise entre 5 et 14 ans ; laquelle représente pratiquement la moitié des cas recensés, avec une parité presque parfaite entre les deux sexes.
 
Face à cette épidémie, les équipes sanitaires locales sont à pied d’œuvre, appuyées par des organisations comme l’OMS, Médecins sans frontières (MSF), l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI), etc.
 
Selon la note d’information de l’OMS sur cette flambée, ces équipes d’intervention agissent à travers un certain nombre de mesures prises au niveau national et au niveau des zones administratives locales.
 
Ainsi, peut-on lire dans le communiqué, "les équipes d’intervention rapide mènent une recherche active des cas, effectuent des ponctions lombaires chez les cas suspects et forment le personnel local à la prise en charge des cas" aux centres de santé publique dans les zones administratives locales.
 
A en croire un aide-mémoire publié par l’OMS, "la méningite à méningocoques est une forme de méningite bactérienne, une grave infection des méninges qui affecte la membrane du cerveau. Elle peut causer de graves lésions cérébrales et se révèle mortelle dans 50% des cas si elle n'est pas traitée".
 

Vaccin

 
Si plusieurs types de bactéries peuvent provoquer la méningite, un seul, en l’occurrence le Neisseria meningitidis, est connu à ce jour comme ayant la capacité de provoquer des épidémies importantes.
 
Dans le cas de la présente épidémie au Nigeria, la prise en charge a rapidement montré que "malgré le déploiement réussi du vaccin conjugué MenA ayant entraîné une tendance à la baisse de la méningite A, il s’avère que d’autres groupes de méningocoques sont à l’origine d’épidémies".
 
C’est ainsi que le vaccin antiméningococcique ACWY a été administré à 19 600 personnes dans l’État de Zamfara. Dans la foulée, 500 000 doses de vaccin antiméningococcique AC PS ont été approuvées ainsi que le matériel d’injection correspondant en vue de leur utilisation dans le même Etat où elles étaient censées arriver dès le 27 mars.
 
Le Nigeria n’est pas le seul pays concerné par cette épidémie de méningite. Car, dès le 1er janvier 2017, la maladie a été signalée au Togo où 201 pour 19 décès cas avaient été notifiés dans 19 districts sanitaires.
 
Le Nigeria et le Togo font partie de la zone dite "ceinture de la méningite" qui regroupe 26 pays s’étendant de l’ouest à l’est du continent où les flambées sont récurrentes : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad et Togo.
 

Symptômes

 
La transmission de la maladie se fait d’une personne à une autre par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou à travers la toux, l’éternuement, un partage de couvert, etc.
 
Quant aux symptômes, ils comprennent la raideur de la nuque, une fièvre élevée, des céphalées, des vomissements, la photophobie ou encore un état confusionnel. Plus grave, elle "peut entraîner des lésions cérébrales, une perte auditive ou des troubles de l’apprentissage chez 10 à 20% des survivants" apprend-on en outre.
 
Le diagnostic de la maladie peut se faire par un examen clinique suivi d’une ponction lombaire tandis que son traitement se fait avec des antibiotiques comme la pénicilline, l’ampicilline, le chloramphénicol et la ceftriaxone.
 
"En Afrique, en cas d’épidémie dans des régions disposant d’une infrastructure et de ressources sanitaires limitées, la ceftriaxone est le médicament de choix", indique l’OMS.
 
Pour l’organisation, la méningite à méningocoque "doit toujours être considérée comme une urgence médicale" ; car, dit-elle, "même lorsque la maladie est diagnostiquée très tôt et qu’un traitement approprié est institué, entre 5 et 10% des malades décèdent, en général dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes".

Références