15/11/07

Proposer un conseil stratégique reste ‘un défi’ pour les académies africaines

Délégués à la conférence de l’ASADI en 2007 Crédit image: Académies Nationales des Sciences, E-U

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Les participants réunis cette semaine (12-15 novembre) à Dakar, au Sénégal, pour la troisième conférence de l’Initiative pour le Développement des Académies africaines des Sciences (African Science Academy Development Initiative ou ASADI), ont appris comment les académies africaines des sciences renforcent leur engagement aux côtés des décideurs politiques, mais qu’elles anticipent néanmoins de nouveaux défis.

Le risque existe que les attentes des décideurs politiques soient supérieures aux capacités des petites académies confrontées à un mauvais accès à Internet et à une pénurie de personnel, a averti David Mbah de l’Académie des Sciences du Cameroun.

M. Mbah a notamment cité les cas des académies du Cameroun, du Sénégal et de l’Afrique du Sud comme des exemples d’institutions qui ont amélioré de façon significative la communication avec les décideurs politiques et les contribuables depuis la fondation de l’ASADI en 2005.

Il a cependant relevé que ces ‘réunions de remue-méninges’ avec les responsables publics n’avaient pas encore produit des résultats concrets.

Yaye Kène Gassama Dia, le ministre sénégalais de la recherche scientifique a déclaré que les académies devraient se pencher en priorité sur les questions les plus pertinentes pour le public. La conférence de l’ASADI de l’année dernière ayant surtout porté sur la sécurité alimentaire, celle de cette année, se concentre sur la fourniture de l’eau propre et la construction d’installations sanitaires pour lutter contre les maladies.

Narciso Matos, le directeur de la Fondation mozambicaine pour le Développement communautaire, a relevé dans son discours-programme que l’eau propre pourrait contribuer à l’atteinte de cinq des Objectifs de Développement du Millénaire des Nations Unies en vue de la réduction de la pauvreté.

Les activités des académies des sciences, organismes constitués d’éminents scientifiques, varient d’un pays à l’autre.

Les académies des sciences du Nigeria, de l’Afrique de Sud et de l’Ouganda connaissent actuellement une profonde restructuration étalée sur une décennie et financée par la Fondation Bill et Melinda Gates. Le but est de renforcer leur capacité à donner des conseils neutres sur des questions scientifiques délicates sur le plan politique – un peu comme les Académies nationales des Sciences des Etats-Unis, à travers desquelles sont acheminés les financements de la Fondation Gates. Ainsi, l’académie des Sciences de l’Afrique du Sud a récemment produit un rapport sur le VIH, la tuberculose et la nutrition (voir Une nutrition améliorée ne peut pas remplacer les médicaments contre le VIH ou la tuberculose). Cette conférence rentre dans le cadre de ce processus de restructuration.

Depuis le lancement de l’ASADI, d’autres partenaires se sont joints aux efforts de restructuration des académies africaines et de leurs activités. Eve Ogbhemhe, de la Royal Society basée au Royaume-Uni, a confirmé à SciDev.Net que l’institut britannique s’associera aux académies du Ghana et de la Tanzanie dans leurs efforts de renforcement de capacités.

Howard Alper, un dirigeant invité au Centre canadien de Recherches pour le Développement international, a par ailleurs annoncé que le CRDI collaborait avec la Royal Society du Canada et l’Académie des Sciences du Sénégal, sous la direction de Souleymane Niang, à la réalisation d’études fondées sur les résultats et à la vulgarisation des programmes scientifiques.