26/01/12

Polémique dans les universités saoudiennes sur le salaire des chercheurs

L'université du Roi Saoud a reçu un financement de US$ 2 milliards cette année Crédit image: Wikipedia/abrnkak

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[RIYAD] L'Arabie saoudite a donné un important coup de pouce financier à son secteur d'enseignement  supérieur, relançant par la même occasion un débat au sujet des motivations du pays à recruter des scientifiques internationaux de grand calibre dans ses universités de premier plan.

Le budget annuel global de l'éducation cette année s'élèvera à environ US$ 44 milliards, soit une augmentation de 13 pour cent sur l'enveloppe précédente.

Les deux plus importantes universités du pays, l'Université du Roi Abdulaziz (URA), à Djeddah, et l'Université du Roi Saoud (URS), à Riyad, bénéficieront de la plus grande part du gâteau, avec une allocation totale de US$ 3 milliards pour les deux institutions.

L'URA recevra US$ 2 milliards et l'URS US$ 1 milliard. Les détails de la répartition de ce financement par les universités n'ont pas encore été publiés.

Ces décisions font suite à un débat suscité par un article paru dans la revue Science le mois dernier accusant l'URA et l'URS de recruter des chercheurs fréquemment cités dans les revues internationales comme membres de leur personnel afin d'améliorer leur position dans les classements mondiaux.

L'article en question affirmait qu'en adoptant une telle stratégie, les deux universités avaient pu gagner plusieurs centaines de places dans les classements internationaux au cours des quatre dernières années, en apposant leurs noms aux publications des travaux de recherche de ces chercheurs, quel que soit le véritable degré de leur participation institutionnelle aux travaux.

L'URA est actuellement classée parmi les 300 meilleures universités du monde, selon l'édition 2011 du listing le plus fréquemment cité, le Classement académique des universités mondiales. En 2008, elle ne figurait pas parmi les 500 premières.

De même, Webometrics, un annuaire où les universités mondiales sont cotées en fonction de leur présence sur Internet, recense l'URS à la 186e position en 2011 — en 2006, elle figurait au 2910e rang.

L'article de Science a suscité un débat houleux parmi les universitaires saoudiens, obligeant les deux universités à publier des déclarations pour clarifier les objectifs de leurs programmes de recrutement.

"Attirer des chercheurs de grande renommée d'autres universités et centres de recherche est … une disposition légitime qui existe dans de nombreuses universités de premier plan", a ainsi affirmé Adnan Bin Hamza Muhammad Zahed, vice-président de l'URA pour les études de troisième cycle et la recherche scientifique, dans la déclaration de l'URA.

C'est là "un investissement mûrement pensé et bon pour l'avenir de l'Arabie saoudite".

Mohammed A. Alshaikh, l'ancien doyen des études de troisième cycle à l'URS, a déclaré dans le journal Al Hayat le mois dernier qu'après avoir lu la réponse de l'URA, il doutait que l'article de Science ait un impact considérable.

"Les programmes de recherche comportent des défauts évidents qui ne peuvent être acceptés par aucune université locale ou mondiale soucieuse de sa réputation", a-t-il affirmé.

Lien vers le résumé dans Science

Lien vers la déclaration de l'URA

Lien vers la déclaration de l'URS